TopoGuide - Tours et traversées du Massif des Bauges

C alvaire au - dessus du col de B ornette / photo N icolas V incent / PNR B auges .

Posé sur une carte, le contour de la montagne forme un losange. Le côté situé au sud-est regarde la large vallée de l’Isère du haut du col du Frêne, l’un des plus escarpés et pourtant des plus fréquentés pendant des siècles. Preuve que les frontières naturelles n’ont jamais constitué des obstacles, mais bien des voies de passage. Deux mille mètres en contrebas de ces crêtes, la vigne couvre les piémonts, puis les vergers de la haute combe de Savoie. Là, le vallon de Tamié, gardé par le fort et l’abbaye, a servi d’itinéraire à la voie historique entre Genève et Turin. Au sud-ouest, le plateau de la Leysse domine l’agglomération chambérienne où l’on allait vendre les produits de la montagne, y compris de surprenants blocs de glace pour les restaurateurs et limonadiers. Au nord-ouest, le plateau du Revard déploie ses grandes étendues d’altitude et joue les balcons au-dessus du lac du Bourget et de la ville d’Aix les-Bains. C’est de là que les curistes montaient prendre le « bon air » par l’ancien che

LE MASSIF DES BAUGES

min de fer à crémaillère. Plus loin, les collines du Chéran et la montagne du Semnoz nous mènent vers le dernier côté du losange, le nord-est, et les rives du lac d’Annecy, la vallée du Laudon et le bassin de Faverges. Bien avant la réalisation des routes pour l’automo bile, cette mosaïque d’ambiances a été parcourue par les chemins pédestres et muletiers. Le colportage fut jusqu’au xix e siècle l’un des modes d’échange tra

V oilier sur le lac d ’A nnecy / photo L ac A nnecy T ourisme .

ditionnels, qu’il s’agisse de vendre la clouterie ou « l’argenterie » des Bauges (vaisselle en bois)

produite dans les fermes. Le cœur des Bauges garde un caractère marqué par ses paysages de forêts et d’alpages et son architec

C locher de la chapelle à la C orrerie (A illon - la -S tation ) / photo N icolas V incent / PNR B auges .

ture rurale, façonnés par des siècles d’activité humaine, notamment autour de l’élevage que les ordres monas tiques développent dès le Moyen Âge. Mais l’identité de ce territoire montagnard, la protection de ses espaces naturels et le dynamisme de son économie dépendent aussi de la solidarité de ses voisins urbains.

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E n été , sur le grand plateau nordique / photo N icolas V incent / PNR B auges .