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La végétation et la faune : état originel et évolution

P our imaginer ce que pourrait être de nos jours la végétation spon tanée sur l’emplacement de la cité, on ne peut que se référer au couvert végétal qui ceinture l’agglomération. Ainsi, après une zone littorale

Chêne kermès © P.R.

rocheuse exposée aux embruns (telle qu’on l’observe aux Goudes et à l’Estaque), on rencontre une végétation basse, semi-halophile, qui couvre une partie du massif de Marseilleveyre et, par endroits, le pied des massifs de Saint-Cyr – Carpiagne et de la Nerthe. À cette association devraient succéder, sur les basses collines, la garrigue à chêne kermès, la pelouse à brachypode rameux – la « baouco » des Provençaux – et, sur des sols plus meubles, des associations avec l’ajonc de Provence ou « argera », l’herbe aux pinceaux ou le romarin. Plus loin de la mer, sur les hauteurs, se rencontrent de très rares îlots de chêne vert, le plus souvent ponctués de bosquets de pin d’Alep. Dans les vallons et le long des cours d’eau qui traversent le bassin, on devrait trouver des peu plements qui exigent un sol constamment humide, composés notamment de peupliers blancs et de frênes à fleurs. Cette végétation, qui existerait à la place de la ville, n’aurait pas échappé aux variations climatiques qui marquent une tendance générale à l’assè chement en Méditerranée occidentale. L’activité destructrice de l’homme n’a fait qu’accentuer cette évolution. À Marseille et dans toute la Provence, les taillis de chêne vert ont reculé devant la garrigue à chêne kermès.

Romarin © P.R.

C’est à l’époque romaine que cette phase de régression de la végétation a débuté à Marseille. En donnant l’ordre d’abattre la forêt sacrée des Massaliotes, située, semble-t-il, aux Aygalades, Jules César fut l’initiateur de la destruction systématique des forêts entou rant la ville. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de remonter à une époque aussi éloignée pour juger de la rapidité de la disparition du couvert végétal. En un siècle, l’urbanisation, l’essor industriel et l’accroissement de la population ont eu raison des derniers représentants d’une flore réputée

Chêne vert © P.R.

riche et variée. La faune a, elle aussi, subi ces contraintes. On note, en particu lier, la disparition de la loutre, dont un des derniers spécimens présents dans l’Huveaune a été tué au parc Borély en 1895. Le loup, qui avait disparu du département des Bouches-du-Rhône dans les années 1870, est revenu depuis peu : sa présence est attestée dans le Parc national des Calanques depuis 2021.

Le sanglier est toujours présent, voire prolifère, sur le terri toire marseillais, principalement dans le massif de Saint-Cyr – Carpiagne, sur l’Étoile et les Calanques. Dans certains quar tiers, la cohabitation devient problématique. On croise également des renards.

Ciste cotonneux ou mussugo © P.R.

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