TopoGuide - Le Béarn à pied

Les frontières de l’ histoire

D e fait, dans la vicomté de Béarn, petit état né de l’éclatement de l’Aquitaine wisigothique, les communautés jouirent très tôt de « fors », à la fois code civil et constitution. Ancré à l’Aragon après la reconquête de Saragosse sur l’Islam (1118) avec l’aide de son vicomte Gaston IV, le Béarn acquit une quasi-indépendance avec Gaston Fébus, comte de Foix ( xiv e siècle). Le béarnais devint alors langue diplomatique, surtout quand ses princes, les Albret, furent aussi rois de Navarre.

LE BÉARN

Le dernier, Henri III, roi de France sous le nom d’Henri IV, assura qu’« il rattachait la France au Béarn » ; l’aimable gasconnade n’alla pas au-delà de son fils Louis XIII, qui annexa en 1620 la province, jugée trop huguenote. Les États de Béarn continuèrent à délibérer en béarnais jusqu’en 1789.

B ronze d ’H enri IV / photo A.-M.M.

Une riche nature L a variété de sa végétation étonne. En mon tagne s’étagent : chênes jusqu’à 800 m ; puis hêtres et sapins ; et au-dessus pins à crochets séculaires aux formes tourmentées,

alternant avec les hauts pâturages où l’on trouve une multitude de fleurs endémiques ou non (Grand trèfle des Pyrénées, orchidées, lys et iris des Pyrénées, rho dodendrons, edelweiss…). Installés dans les estives, les bergers transhumants produisent dans leurs cabanes la tomme de brebis. Dans le piémont voisinent maïs (favorisé par le climat doux et humide), vigne, primeurs, prés, bosquets ; même si la polyculture d’antan a cédé le pas à de plus grandes unités de culture, le paysage reste cloisonné de haies. Quelques aigles et de nombreux vautours (vautours fauves aux vastes ailes et au cou pelé, gypaètes barbus, percnoptères d’Égypte) V ache de race B éarnaise / photo ASRBB

survolent, au-dessus des montagnes du Parc national, des hardes d’isards et même quelques ours ; mais aussi marmottes, desmans et lagopèdes. Parmi les animaux domestiques, le tourisme rend sa chance à l’âne des Pyrénées. Côté bovins, même si la race prédomi nante est la Blonde d’Aquitaine, on peut maintenant, grâce à l’action de quelques passionnés, croiser la vache de race Béarnaise qui porte fièrement ses hautes cornes en lyre, comme sur le blason du Béarn.

G rande gentiane / illustration P.R.

16 • LE BÉARN … À PIED

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