TopoGuide - De Rodez à Conques

Le causse près de Sainte-Radegonde © A.M./N.

Quittant Inières, on gagne les hauteurs. Rapidement se dessine dans le paysage la silhouette massive de l’église du village de Sainte-Radegonde, alors qu’au loin déjà, en arrière-plan, on aperçoit celle imposante de la cathédrale de Rodez. Austère mais fière, la ville de Rodez se dresse sur sa butte rocheuse. Âprement défen due par les méandres de l’Aveyron et leurs versants abrupts, cette excroissance du plateau du Ségala qui s’avance dans la plaine de l’Aveyron fut choisie par le peuple celte des Rutènes pour accueillir sa capitale, au v e siècle avant notre ère. Cet oppi dum, battu par les vents, prit le nom de Segodunum : sego exprime la force et dunum la hauteur fortifiée. Avec ses maisons de grès rose, coiffées de lauzes bleutées, Rodez semble être la dernière cité aux accents auvergnats, avant les prochaines villes, plus au sud, sous influence méditerranéenne. Quittant la ville de Rodez, l’itinéraire conduit au bourg d’Onet-Village. Entre ce der nier et celui de Souyri, le GR ® 62 traverse de grasses prairies de fauche, bordées

de haies de chênes et de frênes. Dans ce paysage bocager, les grandes nappes colorées de renouées bistortes, de pinta dines, de narcisses ou encore de grandes pimprenelles témoignent de la présence d’eau dans les sols. Ce caractère humide est induit par la nature argileuse des for mations du sous-sol : les marnes. En basculant de l’autre côté de la crête que longe le chemin de fer, on pénètre dans la vallée du Créneau. Le versant exposé au nord-est est couvert d’une vaste étendue forestière. Au sud-ouest, un chapelet de villages et de hameaux est accroché à la roche des versants. À travers les trouées de la canopée, on dis tingue les corniches rocheuses du causse Comtal.

Cathédrale Notre-Dame de Rodez © D.V./GS-CRO

4 •