TopoGuide - Côte d'Emeraude
bourg à l’autre ou vers un gué ou un pont : points de passage obligés. Rien de direct : pour se guider, il suffisait de demander son chemin ! Il semble que le réseau des voies romaines était délaissé, faute d’entretien, mais aussi parce qu’il coupait en ligne droite à travers le pays : des routes de soldats et de fonc tionnaires, mais pas des chemins pour pèlerins, à la recherche des bourgs, pour les ressources et les contacts. S’il trouvait souvent des compagnons de voyage, le pèlerin faisait également de mauvaises rencontres : loups, bri gands, soldats mal intentionnés… Il logeait dans les abbayes et les hos pices ; les auberges étaient réservées aux riches, qui voyageaient à cheval. On le nourrissait, on le soignait, on l’enterrait même, s’il n’avait pas sur vécu à une dure étape ! Tout cela pour rien (avec quoi aurait-il payé ?), grâce à la richesse de l’église. On appelle Montjoie un endroit, généralement
élevé, d’où l’on aperçoit le Mont pour la première fois, tel le chemin creux de Vieux-Viel. Joie pour le pèlerin d’arri ver enfin près du but. À l’époque, le Mont était à plusieurs kilomètres du bord sur la grève vaseuse et s’appelait encore Saint-M ichel-au- Péril-de-la-Mer ! Par temps de brouil lard, le voyageur se perdait malgré les cloches sonnant sans relâche, la marée montait, l’encerclait, à moins que les sables mouvants… Saint Michel lui devait bien de la reconnaissance ! Le pèlerin touchait enfin la relique et présentait ses offrandes. L’âme en paix, il pouvait déambuler dans l’unique rue du Mont. Le commerce y a toujours été florissant. Dès le Moyen Âge, de nom breux marchands vendaient médailles, plombs, images pieuses et autres souve nirs. Le pèlerin pouvait aussi rapporter des coques de la baie (pas de coquilles Saint-Jacques ici !) et surtout des his toires pour toute une vie.
Le Mont Saint-Michel © G.L.D.
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