Actes des Assises de la marche en ville - Marseille sept 2021

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LA MARCHE ET LA VILLE EN TRANSITION

Anne FAURE Urbaniste, présidente de l’association Rue de l’Avenir

La crise sanitaire a mis l’accent sur les modes actifs, jugés plus sûrs que les transports collectifs et constituant une activité physique qui permettait de compenser les contraintes du confinement. Cette situation a profité à la pratique cycliste mais aussi à la marche. Pour certains d’entre nous, c’était une redécouverte. Pour d’autres, c’était une pratique vertueuse, déjà adoptée pour sa frugalité, son rôle sur la santé et la convivialité urbaine. Il est important de revenir sur certains enjeux de la marche et sur ses impacts dans le processus de transition urbaine. Nous sommes à un tournant de l’histoire des villes, nous vivons un moment où certaines technologies sollicitées pour améliorer nos conditions de vie se retournent contre nous. Le changement climatique Les marcheurs urbains ne polluent pas, ne font pas de bruit, n’utilisent pas d’énergies non renouvelables et occupent une faible partie de l’espace public. La réduction du nombre des voitures et de leur vitesse représente un moyen de lutte contre le réchauffement climatique en sollicitant moins d’énergie et en produisant moins de pollution. La pratique piétonne, de plus, donne des arguments à une transformation de la ville qui répond aux enjeux climatiques. La marche soutient la demande d’un environnement apaisé par moins de vitesse et moins de trajets motorisés, plus de protection contre le soleil et les précipitations, plus de végétal. La présence végétale, largement appréciée et demandée par les utilisateurs de la ville à pied est un outil considérable dans la lutte contre les îlots de chaleur. La ville pour tous, la cohésion sociale La marche permet de se déplacer d’un point à un autre sans assistance mécanisée ou motorisée, ne nécessite pas d’équipement particulier. C’est donc le moyen de se déplacer le plus économique et qui peut être pratiqué par le plus grand nombre, notamment les personnes non motorisées, par choix ou par contrainte, venant de quartiers défavorisés où le transport collectif est rare et pour les personnes à mobilité réduite. Mais c’est aussi le vecteur permettant de pratiquer la ville en utilisant ses services, ses commerces et son offre d’espace public. C’est en pratiquant la ville à pied que les interactions entre les habitants venant de différentes catégories sociales sont possibles. La rue occupée par des piétons est sécurisée par leur présence. La rue animée est attractive, la marche fait vibrer la ville.

PREMIÈRES ASSISES DE LA MARCHE EN VILLE Marseille, 17 setembre 2021 - Actes de la journée

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