TopoGuide - Marseille à pied
Publication animée
MARSEILLE À PIED
À L’INITIATIVE DU COMITÉ FFRANDONNÉE BOUCHES-DU-RHÔNE ET DE SES BÉNÉVOLES
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Sommaire
Cheminer dans Marseille 5 Marseille à travers l’histoire 6 Les espaces naturels 8 Ses 111 quartiers 12 Infos pratiques 121-128
De Notre-Dame-de-la-Garde aux plages du Prado 66
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Le cœur de la cité
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La Corniche
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Le Panier
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9
Mazargues
28
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Du Vieux-Port aux Docks
3
Du parc Borély
34
au château Pastré
10
94
Entre Plaine et Vieux-Port
4
42
L’archipel du Frioul
11
100
Du Vieux-Port à Notre-Dame-de-la-Garde 50 De Castellane à Notre-Dame-de-la-Garde 58
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L’Estaque
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106
Des Camoins à la Treille
13
6
112
3
Cheminer dans Marseille
L es itinéraires proposés dans ce guide ont été sélectionnés afin d’offrir aux promeneurs et aux randonneurs la découverte de la ville de Marseille, autant dans sa dimension physique et spatiale que dans sa dimension culturelle et historique. Les auteurs ont ainsi souhaité partager, au travers des différents parcours, toute l’atmosphère d’une ville à nulle autre pareille, une ville faite de contrastes et d’ambiances, de rencontres… mais surtout faire appréhender la ville comme une réelle entité vivante et en perpétuelle évolution. Une ville qui, bien que l’une des plus vieilles de France, s’ouvre sans cesse avec confiance vers l’avenir. Prenez le temps d'aller à la rencontre de cette cité en dehors de toute idée reçue pour mettre en marche votre santé dans cette ville aux multiples facettes. Les parcours que les promeneurs pourront découvrir associent patrimoine bâti riche d’histoire et d’anecdotes à des espaces de verdure, parcs, jardins ou autres merveilles botaniques et minérales. Le plus vaste de ces espaces verts reste sans nul doute le massif des Calanques qui jouxte la cité phocéenne. Vous laisserez souvent les grands axes pour explorer les traviolles et pour serpenter aux travers de petites rues rythmées par une vie toute villageoise à l’ambiance typiquement méditerra néenne comme par exemple lors de la découverte de Malmousque, du village de Mazargues ou du célèbre quartier du Panier, le quartier des origines. Découvrez la ville durable et enga gée autour des Docks. Imprégnez-vous de l’atmosphère de l’Estaque et de ses senteurs de fritures de panisses et de chichis. Contemplez Marseille et sa lumière si dense depuis les
îles du Frioul. Gravissez les nombreuses col lines où cabanons, maisons traditionnelles et belles demeures sont entourés de végétation. Marchez sur les pas de Marcel Pagnol dans les collines autour de la Treille. La randonnée, c’est aussi la découverte des habitants, des Marseillais au parler si parti culier et à l’accent si chantant. Marseillais, au pluriel comme leur ville… À tous, petits ou grands, randonneurs ou simples promeneurs, nous souhaitons les plus agréables balades !
Une étape de la Grande Randonnée vers Paris (février 2024) au pied de Notre-Dame-de-la-Garde © FFRando13
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Marseille à travers l’histoire
L a géographie fait l’histoire… Lieu d’habitat depuis 28 000 ans (peintures pariétales de la grotte Cosquer), Marseille compte plus de 850 000 habitants. Entourée de collines dont le massif des Calanques, la ville étire ses 57 kilomètres de façade le long de la Méditerranée. Le soleil illumine son cadre de vie agréable ; le mistral lui donne la luminosité qui a inspiré de célèbres peintres : Cézanne, Braque, Dufy, Derain, Marquet… La trame humaine s’est développée autour du Vieux-Port, plan d’eau lové dans une calanque où des marins grecs fondèrent la cité en 600 avant notre ère. Vouée au négoce dès sa création, Massalia élargit son aire commerciale en implantant des comptoirs (Hyères, Antibes, Nice). Emporium romain au iii e siècle avant notre ère, assiégé par Jules César en 49 avant notre ère, son esprit d’indépendance lui permet de maintenir ses prérogatives de ville libre. Le musée des Docks romains ainsi que le musée d’Histoire installé sur le site du Port antique permettent d’imaginer la ville originelle. La ville joue un rôle actif pendant les croisades et installe des consuls au Levant. Éphémère république au xiii e siècle, elle est dévastée en 1423 par les Aragonais, drame qui incite le roi René à assurer sa défense par l’édification d’une tour à l’entrée du port, tour portant encore son nom. De retour des guerres d’Italie, François I er – de passage à Marseille – décide de protéger la rade en faisant édifier le château d’If qui deviendra plus tard prison d’État, connu dans le monde entier grâce au roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte Cristo . Aujourd’hui encore, le château d’If et les îles du Frioul, toutes proches, restent un but de promenade en mer apprécié des touristes et des Marseillais. Bien que rattachée au royaume de France depuis 1481, ce n’est qu’en 1660 que Louis XIV soumet la ville à son autorité. Marseille est sous haute surveillance avec, comme sym boles du pouvoir royal, les forts Saint-Nicolas et Saint-Jean. Agrandie, son Arsenal des Galères modernisé, la cité connaît l’épisode le plus douloureux de son histoire en dents de scie : une épidémie de peste qui décime en 1720 la moitié de la popula tion (45 000 personnes). Elle retrouve sa vitalité et s’illustre en 1792 : 600 volontaires chantant le Chant de guerre de l’armée du Rhin , composé par Rouget de l’Isle, marchent
sur Paris pour rallier les forces de la Révolution. Ce chant deviendra La Marseillaise , hymne national. Le xix e siècle projette Marseille dans la modernité. La politique de coloni sation, les grands travaux du Second Empire, l’ouverture du canal de Suez notamment, contribuent à son rayonnement. La plupart des grands monuments sont construits à cette époque : la basilique Notre-Dame de-la-Garde, le palais de la Bourse,
Vue depuis Notre-Dame-de-la-Garde vers 1900 © AD
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Un coin du canal de la Douane, actuel cours d’Estienne-d’Orves © AD
la cathédrale de la Major, le palais Longchamp, l’église des Réformés, la Préfecture, le palais du Pharo… Son système économique, fondé sur la transformation des matières premières, assure sa prospérité jusqu’à la fin de la première moitié du xx e siècle. Une période de marasme éco nomique suivra la décolonisa tion et la crise du pétrole.
Aujourd’hui, Marseille se positionne comme une métropole euro-méditerranéenne. Les accès facilités (TGV et lignes aériennes nombreuses), les bateaux de croisières, l’essor sans précédent du tourisme de loisirs et d’affaires et le développement du port et de la Zone Franche, en sont les signes visibles et incontestables. Le programme Euroméditerranée dynamise et modifie l’ensemble du tissu urbain dont plus particu lièrement la zone portuaire entre les Docks et Arenc sur le littoral et dans le quartier de la Belle de Mai plus à l’ouest. Dans les friches industrielles s’installent des laboratoires d’expérimentations en matière de musiques et de techniques audiovisuelles : studios de cinéma, radios, résidences d’artistes, arts de la rue... Centre économique, industriel, universitaire, deuxième pôle de recherche publique de France, en pointe dans les domaines de la santé, de la mécanique et de l’aéronautique, Marseille reste attachée à ses traditions (santons, Noël provençal, Chandeleur…) et à sa culture qu’elle valorise à travers ses musées municipaux, nationaux, privés, ses théâtres, son opéra et son stade de football mythique ! Depuis 1999, année commémorative de la fondation de Marseille, la ville a organisé de grandes fêtes populaires comme la Massalia, la Marcéleste ou l’Odyssée de la Canebière, temps forts populaires. La ville s’est hissée depuis 2013, année où Marseille a été consacrée Capitale européenne de la Culture, au rang des grandes villes européennes de Culture, d’expositions, de créa tion, d’événements majeurs… Marseille accueille également depuis 2015 la Biennale Internationale des Arts du Cirque. Elle en devient destination touristique et culturelle incontournable !
Marseille aujourd’hui © Lamy-OTLCM
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Les espaces naturels de Marseille
Situation géographique M arseille, doyenne des villes de l’Hexagone, compte aujourd’hui plus de 850 000 habitants. Peu de gens savent que c’est également la deuxième métropole française, la septième plus grande commune de France, s’étalant sur plus de 24 000 hectares, soit deux fois et demi le territoire de la ville de Paris. Installée dans une des vastes rades du golfe du Lion, à l’est de l’embouchure du Rhône, Marseille est totalement ouverte sur la Méditerranée par sa face ouest. Son centre his torique est localisé autour d’une profonde crique bien fermée, pénétrant sur plus d’un kilomètre à l’intérieur des terres : le Lacydon, sur laquelle a été aménagé le plan d’eau du Vieux-Port. En revanche, la ville est isolée de l’arrière-pays par une succession de barres collinéennes. Ces « montagnes », dont l’altitude varie entre 300 et 700 m, sont, d’ouest en est, les massifs de la Nerthe, de l’Étoile, du Garlaban, de Saint-Cyr - Carpiagne et de Marseilleveyre. Une seule percée importante vers l’est fait communiquer le bassin de Marseille avec celui d’Aubagne par la vallée d’un fleuve côtier : l’Huveaune. Les massifs qui ceinturent l’agglomération phocéenne sont composés de roches cal caires de l’ère secondaire qui se sont soulevés au Tertiaire. Le reste de la cité est bâti sur plusieurs bassins d’effondrement comblés au Tertiaire (Oligocène) par un puissant poudingue (roche sédimentaire). Des alluvions quaternaires ont partiellement com blé le fond des cuvettes et des vallons. Les eaux de ruissellement, parfois abondantes au moment des orages, sont drainées jusqu’à la mer par un réseau de ruisseaux et de torrents saisonniers serpentant entre les élévations sur lesquelles est édifiée la ville. Les deux principaux sont l’Huveaune et son affluent majeur, le Jarret. L’Huveaune bénéficie aussi d’une grande partie des eaux du massif voisin de la Sainte-Baume, tandis que le Jarret draine celles des massifs de l’Étoile et du Garlaban.
Vue depuis Notre-Dame-de-la-Garde ; au loin, les massifs de la Nerthe et de l’Étoile © Lamy-OTLCM
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La végétation et la faune : état originel et évolution
P our imaginer ce que pourrait être de nos jours la végétation spon tanée sur l’emplacement de la cité, on ne peut que se référer au couvert végétal qui ceinture l’agglomération. Ainsi, après une zone littorale
Chêne kermès © P.R.
rocheuse exposée aux embruns (telle qu’on l’observe aux Goudes et à l’Estaque), on rencontre une végétation basse, semi-halophile, qui couvre une partie du massif de Marseilleveyre et, par endroits, le pied des massifs de Saint-Cyr – Carpiagne et de la Nerthe. À cette association devraient succéder, sur les basses collines, la garrigue à chêne kermès, la pelouse à brachypode rameux – la « baouco » des Provençaux – et, sur des sols plus meubles, des associations avec l’ajonc de Provence ou « argera », l’herbe aux pinceaux ou le romarin. Plus loin de la mer, sur les hauteurs, se rencontrent de très rares îlots de chêne vert, le plus souvent ponctués de bosquets de pin d’Alep. Dans les vallons et le long des cours d’eau qui traversent le bassin, on devrait trouver des peu plements qui exigent un sol constamment humide, composés notamment de peupliers blancs et de frênes à fleurs. Cette végétation, qui existerait à la place de la ville, n’aurait pas échappé aux variations climatiques qui marquent une tendance générale à l’assè chement en Méditerranée occidentale. L’activité destructrice de l’homme n’a fait qu’accentuer cette évolution. À Marseille et dans toute la Provence, les taillis de chêne vert ont reculé devant la garrigue à chêne kermès.
Romarin © P.R.
C’est à l’époque romaine que cette phase de régression de la végétation a débuté à Marseille. En donnant l’ordre d’abattre la forêt sacrée des Massaliotes, située, semble-t-il, aux Aygalades, Jules César fut l’initiateur de la destruction systématique des forêts entou rant la ville. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de remonter à une époque aussi éloignée pour juger de la rapidité de la disparition du couvert végétal. En un siècle, l’urbanisation, l’essor industriel et l’accroissement de la population ont eu raison des derniers représentants d’une flore réputée
Chêne vert © P.R.
riche et variée. La faune a, elle aussi, subi ces contraintes. On note, en particu lier, la disparition de la loutre, dont un des derniers spécimens présents dans l’Huveaune a été tué au parc Borély en 1895. Le loup, qui avait disparu du département des Bouches-du-Rhône dans les années 1870, est revenu depuis peu : sa présence est attestée dans le Parc national des Calanques depuis 2021.
Le sanglier est toujours présent, voire prolifère, sur le terri toire marseillais, principalement dans le massif de Saint-Cyr – Carpiagne, sur l’Étoile et les Calanques. Dans certains quar tiers, la cohabitation devient problématique. On croise également des renards.
Ciste cotonneux ou mussugo © P.R.
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Le cœur de la cité
Le palais de la Bourse C e magnifique édifice construit entre 1852 et 1860 par l’architecte Pascal Coste abrite la plus vieille chambre de commerce de France. Cette dernière a en effet été créée par lettres patentes du roi Henri IV, en 1599. Du Moyen Âge au xix e siècle, les commerçants occupaient une « loge », salle qui leur était réservée au rez-de chaussée de l’hôtel de ville. En 1841, le bâtiment devant être consolidé, ils ont dû trouver un autre lieu de réunion et occupèrent pendant près de vingt ans un local provisoire situé sur l’actuelle place du Général-de-Gaulle. Désireux de se concilier les commerçants, Louis Napoléon Bonaparte, prince-président, posa la première pierre du futur édifice lors d’un voyage à Marseille en 1852. C’est en empereur qu’il l’inaugura, en 1860. Le commerce marseillais dispo sait enfin d’un monument à la hauteur de ses ambitions. Sous le regard imperturbable des sta tues d’Euthymènes et de Pythéas, les 3 Revenir sur l’avenue Henri-Barbusse et remonter cette artère jusqu’à la rue des Prêcheurs. Emprunter cette rue jusqu’à la place du même nom. Ici s’élève l’église Saint-Cannat. Elle est la seule rescapée d’un couvent de frères prêcheurs bâti par les dominicains au xvi e siècle. Il faudra plus de deux siècles, faute de financement, pour que l’en semble conventuel soit complètement achevé. La durée de sa construction explique le style composite de l’édifice : deux de part et d’autre de ce qui était l’entrée principale de la ville antique.
grands navigateurs « marseillais », tout semble nous rappeler ici la vocation de commerce et d’entreprise de cette ville tournée vers la Méditerranée. Le décor sculpté de la façade en est l’expression : rostres (éperons de navire) accueillant le visiteur, cartouches circulaires por tant les noms d’explorateurs, divinités marines (Océan et Méditerranée) enca drant au sommet les armes de la Ville...
Palais de la Bourse © Jo-OTLCM
nef gothique, façade et intérieur baroque. À voir : la chaire d’Antoine Duparc du xvii e siècle, le monumental maître-autel de Dominique Fossati et les orgues du frère dominicain Jean-Esprit Isnard du xviii e siècle qui comptent parmi les plus remarquables de Marseille. 4 Continuer par la rue Saint-Cannat qui longe l’hôtel des Postes (1889-1891), et rejoindre la place Sadi-Carnot en emprun tant la rue Colbert à gauche. Cette place en étoile a été le centre des nouvelles constructions de la rue Impériale (aujourd’hui rue de la République) au
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Parcours 6
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Fond cartographique : Plan IGN © IGN 2022
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De Castellane à Notre-Dame-de-la-Garde
De Castellane à Notre-Dame-de-la-Garde par les Traviolles de Marseille Cette balade urbaine mène de la place Castellane à la « Bonne mère » à travers le quartier des Antiquaires par les ruelles discrètes et les escaliers méconnus, à la découverte d’un Marseille secret. 1,6 km
M Castellane (lignes 1 et 2) – T ligne 3 – B n° 18, 19, 41, 54, 73, 74, 521, 540 1 Départ de la place Castellane. Le marquis de Castellane-Majastre offre à la ville en 1774 le terrain et le financement des travaux. En 1811, la ville y édifie un obélisque à l’occasion de la naissance du fils de Napoléon I, le Roi de Rome. Sa dédi cace varie tout au long du siècle au gré des tourmentes politiques. En 1911, l’obé lisque est déplacé vers son site actuel, au rond-point de Mazargues, et remplacé par la fontaine « Jules Cantini ». Ce généreux entrepreneur mécène (1826-1916) fait sculpter dans du marbre de Carrare par le toulonnais Allar cette allégorie de l’Eau (quatre fleuves) et de la Méditerranée. La place a retrouvé le tramway qui faisait le tour de l’obélisque au début du xx e siècle.
Descendre la rue de Rome. Louis XIV fait sortir la ville de ses limites centenaires et ouvre le cours de Rome jusqu’à la place de Rome, où il porte une nouvelle ligne de remparts. En 1774 est ouvert le Grand chemin de Rome jusqu’à la place Castellane. La rue de Rome est un chaînon de la plus longue perspective urbaine de France, 7 850 mètres, de la place Marceau à l’obélisque de Mazargues, via la porte d’Aix, la place Castellane et le rond-point du Prado. 2 Monter à gauche la rue Saint-Suffren, du nom d’un révéré abbé de Saint-Victor dont la petite statue se trouve à l’angle de la rue Paradis. Il était invoqué pour prévenir la colère. Cette rue, contrairement à l’urba nisme quadrangulaire du nouveau quartier bourgeois du Second Empire, emprunte le
Fontaine sur la place Castellane © Micaleff-OTLCM
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tracé sinueux des nombreux chemins de la campagne périphérique antérieure. Par son animation, ses magasins, ses activités, cette ruelle dégage une atmosphère qui rappelle le Sentier parisien. 3 Arriver au square Edmond-Rostand. Longtemps à l’abandon, ce square récem ment réaménagé offre un lieu de jeux pour les enfants, une respiration pour les rues avoisinantes et accueille les animations publiques du quartier (fête des voisins, mercredi et dimanche de brocante...) sous le regard bienveillant du buste d’Edmond Rostand. On peut y voir l’une des huit fon taines Wallace de Marseille. À l’initiative des commerçants et avec le soutien du Comité d’Intérêt de Quartier, l’ensemble des rues Edmond-Rostand et adjacentes valorisent les activités de vente d’art, objets et meubles anciens, d’échange entre particuliers. Chaque trimestre, les rues sont livrées à une vente dominicale animée d’antiquités et d’objets de bro cante drainant un public intéressé et cha leureux. Depuis juin 2007, le « Quartier des Antiquaires de Marseille » est représenté symboliquement par une arche en fer
forgé qui enjambe la rue Edmond-Rostand au niveau de la Préfecture.
> En suivant à gauche la rue Edmond Rostand : église Notre-Dame-du-Rosaire et couvent des Dominicains. Consacrée en 1862, construite grâce à la volonté de l’abbé Cormier et au soutien financier de Madame Noilly-Prat, son architecture est due à l’architecte Bossan qui édifiera la basilique Notre-Dame-de-Fourvière à Lyon. Son style propre échappe au néo gothique souhaité par certains. Elle se caractérise par une grande unité de ton, dans ses trois étages, l’usage de pierres calcaires, de marbre, de granit. Son supé rieur pendant la guerre, le Père Perrin, sauva des juifs persécutés qui furent cachés dans le couvent et notamment en 1943, lors de « l’évacuation » du Vieux Port, des enfants arrachés aux convois de déportation (voir page 36). > En suivant à droite la rue Edmond Rostand : église Saint-Nicolas-de-Myre, édifiée en 1821 dans un style composite mariant Orient et Occident. Animée par les familles grecques de Marseille, Sakakini
Le « trois fenêtres » marseillais D ans le haut de la rue de Rome comme en beaucoup d’autres endroits de Marseille, une majorité de maisons offre une façade à trois fenêtres. Cette norme semble résulter d’une règle d’urbanisme de 1847 qui prolonge une tradition. Sauf à payer une redevance, les parcelles à construire doivent mesu rer 9 mètres sur 30 mètres. D’où cette structure d’un appartement traversant avec deux pièces en façade, une grande et une petite, parfois réunies. © hk-OTLCM
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De Castellane à Notre-Dame-de-la-Garde
Les statues d’angle S ur les façades de nombreux immeubles anciens ( xviii e et xix e siècles), on retrouve aux carrefours, en hauteur à l’angle des immeubles, des statues de « la Bonne Mère », surtout des vierges à l’enfant mais aussi d’autres sujets religieux (saints, sacré-cœur, etc.). Elles se sont notamment répan dues après la Grande Peste de 1720. et Rodocanachi, elle fut la première église catholique grecque en Europe. Elle accueille les catholiques orientaux de rite byzantin (melkites), longtemps interdits de culte ostensible par le pouvoir ottoman. Elle est vouée à saint Nicolas (270-345) renommé pour sa charité et sa foi combat tive. À l’intérieur, présence de l’iconostase orthodoxe et de peintures florentines. Les offices, que fréquenta Edmond Rostand, marient l’arabe, le grec et le français. Plus loin, au n° 14, se trouve la maison natale d’Edmond Rostand (ancienne ment rue Montaux). Ce bel immeuble
À l’angle de la rue Saint-Jacques, on peut admirer une vierge dite « au manteau bleu ». Un peu plus bas, dans une niche du n° 27 rue Sylvabelle, se trouve la magnifique statue en bois de la vierge dite du « Vert galant ».
© hk-OTLCM
appartenait à Eugène Rostand (1843 1915), avocat et homme de lettres mar seillais, créateur de la Société des habita tions salubres et à bon marché, président de l’Œuvre de l’assistance par le travail, membre de l’Académie de Marseille et de l’Académie des sciences morales et politiques. Son fils Edmond y est né le 1 er avril 1868 et y vécut pendant 17 ans avant de partir à Paris chercher la gloire littéraire et artistique. L’auteur de Cyrano , L’Aiglon , Chantecler , mort en 1918 de la grippe espagnole, a donné son nom à sa rue natale le 18 novembre 1919.
Église Saint-Nicolas-de-Myre © Z.
Église Notre-Dame-du-Rosaire © R.V.
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Infos pratiques Adresses utiles W Office de Tourisme, des Loisirs et des Congrès de Marseille 11 La Canebière, CS 60340, 13211 Marseille cedex 01 ouvert tous les jours de 9 h à 18 h (sauf 25/12 et 01/01) tél. 0 826 500 500 (0,15€/min depuis un poste fixe) information@marseille-tourisme.com www.marseille-tourisme.com W Mairie de Marseille Hôtel de Ville, 13233 Marseille cedex 20 tél. 3013, www.marseille.fr W Provence Tourisme 13 rue Roux-de-Brignoles, 13006 Marseille tél. 04 91 13 84 13, www.myprovence.fr W Comité départemental de la randonnée pédestre des Bouches-du-Rhône 21 avenue de Mazargues, 13008 Marseille tél. 04 91 32 17 10, bouches-du-rhone@ffrandonnee.fr https://bouches-du-rhone.ffrandonnee.fr Pour se restaurer Marseille offre au gourmand les nom breuses saveurs du Sud aux parfums d’huile d’olive, d’ail, d’herbes ou d’épices. Poissons de Méditerranée, accommo dés en bouillabaisse, soupe ou simple ment grillés, pieds et paquets, mais aussi soupe au pistou, tapenade et légumes farcis sauront s’apprécier avec un Côte de-Provence. Marseille sait aussi inviter à sa table les cuisines des autres rives de Méditerranée. Les trois quais du port et le cours d’Es tienne-d’Orves accueillent de nombreux restaurants, tout comme le cours Julien et les ruelles adjacentes. Les randonnées de bord de mer feront découvrir les restau rants de la Corniche, de l’Escale Borély, de Pointe-Rouge ou encore de l’Estaque.
À côté du large panel de restaurants, le promeneur profitera aussi des bistrots de quartier aux accents de la Provence, des food-trucks, des cabanes à chichis et panisses , sans oublier les nombreux camions-pizzas… W Musée d’Histoire de Marseille Port antique, rue Barbusse, 13001 Marseille tél. 04 91 55 36 00 musee-histoire.marseille.fr W Musée des Docks romains 10 place Vivaux, 13002 Marseille tél. 04 91 55 36 00 musees.marseille.fr/musee-des-docks romains-0 W Musée des Civilisations d’Europe et Méditerranée - Mucem 7 promenade Robert-Laffont (esplanade du J4), 13002 Marseille tél. 04 84 35 13 13 www.mucem.org W Musée Regards de Provence (peinture, photographie) avenue Vaudoyer, 13002 Marseille tél. 04 96 17 40 40 useeregardsdeprovence.com W Grotte Cosquer prom. Robert-Laffont, 13002 Marseille tél. 04 91 312 312 grotte-cosquer.com W Musée d’Archéologie méditerranéenne 2 rue de la Charité, 13002 Marseille tél. 04 91 14 58 97 musees.marseille.fr/musee-darcheologie mediterraneenne-mam W Musée d’Arts africains, océaniens et amérindiens - MAAOA 2 rue de la Charité, 13002 Marseille tél. 04 91 14 58 86 musees.marseille.fr/musee-darts-afri cains-oceaniens-amerindiens-maaoa Les musées
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