TopoGuide - Côte d'Emeraude

Publication animée

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Côte d’Émeraude Les chemins du Mont-Saint-Michel

RÉALISÉ AVEC LA PARTICIPATION DES COMITÉS FFRANDONNÉE ILLE-ET-VILAINE ET CÔTES-D’ARMOR, ET DE LEURS BÉNÉVOLES

À la découverte de la côte d’Émeraude

Le cap Fréhel © F.C.-G. ; château de Saint-Malo © J.-J.R. ; Lotus au parc des Gayeulles © Y.L. ; Donjon de Saint-Aubin-du-Cormier © Y.L.

Le randonneur venant en Bretagne s’intéresse d’abord au sentier côtier, le GR ® 34 « Sentier des douaniers ». Il doit s’attendre à un long périple de plus de 2 000 km, tant le trait de côte comporte d’innombrables sinuosités, baies, caps, promontoires, estuaires… En arrière de la côte aux effluves iodés et aux horizons immenses, se trouve l’autre Bretagne, celle de l’intérieur, des villages de granit et des haies bocagères recouvrant de profonds chemins creux. Enfin, l’extrémité ouest du territoire est marquée par la Rance, dont les rives semblent un mélange

harmonieux entre Armor – la côte – et Argoat – le « pays des bois ». La Baie du Mont-Saint-Michel et l’arrière-pays

B ien sûr, le regard se porte d’abord vers le large. Les marées de la Manche sont de grande amplitude : au même endroit, selon l’heure du jour, le promeneur peut se faire surprendre par les vagues, ou bien devoir les chercher du regard. La nature et les hommes vivent au rythme des marées : les oiseaux limicoles se nourrissent en accom pagnant la descente du flot. Le pêcheur à pied récolte ses plus beaux coquillages lors des grandes marées d’équinoxe. Le randonneur lui-même doit choisir son heure pour franchir certains passages, et éviter les variantes goudronnées.

Le Petit Bé © G.L.D.

• 3

La Baie du Mont-Saint-Michel est un monde à part : contre toute attente, la mer sera peu visible durant les premiers jours de marche. La « Merveille » elle même se dresse fièrement à 2 km de la côte, au milieu d’une vaste étendue de tangue (avec sables mouvants), et ne se reflète que quelques heures par mois dans un flot bien paisible. Plus à l’ouest, les kilomètres de digue tracés au cordeau séparent les polders et les célèbres « herbus » ou prés-salés de la Baie. Les guides naturalistes sauraient vous montrer sa flore si particulière, ses oiseaux, ses phoques, ses récifs d’her melles, ses pêcheries et autres bouchots, et même un vieux tracteur enlisé pour l’éternité.

Plage © D.F.

Visiter l’arrière-pays permet d’échapper à un tracé un peu trop droit, mais surtout de découvrir la Baie de plus haut. Depuis les anciennes falaises – le rivage d’avant les polders – le Mont-Saint-Michel se profile derrière les rangées de peupliers. Le qua drillage des champs, séparés par les « biez » de drainage, n’est rompu que par la digue historique de la Duchesse-Anne. Les hauteurs se terminent à l’ouest par la cathédrale de Dol, ses ruelles et vieilles maisons à pans de bois. Une dernière réplique : le Mont Dol, petit frère du Mont-Saint-Michel, une île dans le marais qu’il n’est plus temps de désensabler. La côte, de Cancale à Saint-Brieuc D e retour à la côte, le rivage s’anime, pour rejoindre les hauteurs de Cancale. Capitale de l’huître et premier port réellement « sur mer », avec de vraies plages et des bateaux de pêcheurs, Cancale marque le départ du pre mier « chemin de ronde », précurseur du sentier du douanier. Après la Pointe du Grouin, finis les escaliers et les garde

fous, place aux broussailles et aux rochers. Les caps et les pointes sont autant de points de vue sur une mer toujours en mouvement. Beau coup sont des espaces naturels protégés, comme la Pointe du Meinga, et plus loin le Cap Fréhel, le Cap d’Erquy, etc. Entre ces pointes se nichent des criques abritées du vent, propices à la baignade. Dans l’arrière-pays, les cultures maraîchères pro fitent de la douceur du climat. Les maisons de gra nit se regroupent en hameaux proches de la côte, avec souvent une barque et des filets séchant dans le jardin.

Pingouins torda © P.R.

4 •

Fort la Latte © Comité FFRandonnée 22

Bientôt se profile l’agglomération de Saint-Malo, avec son animation et les res sources d’une ville de près de 50 000 habitants. Du haut de ses remparts se découvre l’embouchure de la Rance, qu’il est bien tentant de traverser par une courte croi sière en bus de mer. Sinon, le sentier vous conduira à l’un des fleurons de la côte : le barrage de l’usine marémotrice. Dinard est la première des petites cités balnéaires que l’on retrouvera tout au long de la côte. Les villas au charme « xix e siècle » dominent des promenades, comme celle « du Clair de Lune », que l’on imagine fréquentées par des élégantes à ombrelles. Des espaces naturels soigneusement sauvegardés s’intercalent dans les « dents creuses ». Les broussailles impénétrables alternent avec de petites zones de lande. Dans une flore riche et variée, les plus novices reconnaîtront de superbes orchi dées. Les goélands argentés sont omniprésents, dans le paysage visuel comme sonore, en ville et sur la côte, et aussi en campagne derrière les tracteurs tra vaillant la terre. Les autres oiseaux de mer (cormorans, canards, fous, sternes) complètent le tableau, en particulier sur les îlots. Entre ces promontoires urbanisés consacrés aux « bains de mer », de petits fleuves côtiers ont creusé de profonds estuaires : le Frémur, l’Arguenon, le Gouessant… La côte souvent basse se prolonge sur l’estran par des bancs de plantes halo philes, régulièrement recouvertes par la marée.Ce tronçon du GR ® 34 se termine par un paysage de fond d’estuaire, dans la baie d’Yffiniac, avant de rejoindre l’autre grande ville du parcours : Saint-Brieuc.

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Fougères © F.L.G

La Bretagne des chemins creux L e Mont-Saint-Michel sert aussi de point de départ pour la Bretagne de l’intérieur, qui n’abrite sans doute pas les plus typiques de ces paysages : difficile d’éviter les zones remembrées et les champs de maïs. Mais on y trouve autant de variété que sur la côte, plus d’originalité dans chaque région traversée... et moins de pression touris tique. De nombreux chemins historiques, jalonnés de croix de carrefour, convergent vers « la Merveille de l’Occident ». Depuis les anciennes falaises, les pèlerins décou vraient enfin le but de leur éprouvant voyage. Ceux qui venaient du Maine ou de la vallée de la Loire traversaient la zone frontière des Marches de Bretagne. Capitale de ces Marches, Fougères a été la porte d’entrée de la Bretagne. Sa forte resse médiévale est toujours des plus imposantes. En 1488, sa chute devant l’armée française précéda de quelques jours la bataille fatale de Saint-Aubin-du-Cormier, où la Bretagne perdit son indépendance. Pendant la Révolution, avec l’aide des Vendéens, le pays de Fougères fut l’un des épicentres de la Chouannerie, cette série d’insurrections et de mouvements contre-révolutionnaires qui ont affecté l’ouest de la France entre 1790 à 1800. La ville de Fougères a longtemps été le siège d’une florissante industrie de la chaus sure. Son déclin a été plus ou moins compensé par d’autres activités dans les tech nologies de pointe, des verres à lunettes et de l’électronique de défense. Restée terre d’élevage, la campagne fougeraise, vallonnée et très boisée, dispose d’un remarquable réseau de chemins creux. Le chemin de fer, puis l’autoroute, ont préféré Vitré à Fougères. Il s’en est suivi un développement plus rapide, avec une activité économique importante. La moder nisation agricole a suivi, avec son lot de remembrements, moins encadrés qu’au jourd’hui. Le bocage en a souffert, le réseau de chemins aussi. Des aménagements récents, dont des lacs de barrage, tentent cependant de restaurer une qualité pay sagère et un intérêt dans la découverte du pays. 6 •

C e caractère paysa ger se retrouve à l’approche du bassin de Rennes. Les villes sont plus importantes, l’acti vité économique aussi, et la campagne se partage entre une agriculture moderne et les poussées péri-urbaines. Le besoin de nature de la popula tion conduit cependant à des restaurations du bocage, et à la création de cheminements. Pour retrouver un paysage

Colombier de Vaujoyeux à Planguenoual © M.-L.J.

plus naturel, on devra se déplacer au nord vers la ligne de partage entre le bassin de Rennes et le pays malouin. Une suite de collines boisées sert de frontière naturelle, un rôle confirmé par une ligne d’anciens châteaux : Saint-Aubin-du Cormier, Hédé, Montmuran, Bécherel. Le fleuve Couesnon, né près de Fougères, vient buter sur ces hauteurs, avant de descendre vers le Mont-Saint-Michel. Le canal d’Ille-et-Rance parvient, lui, à franchir l’obstacle par un spectaculaire escalier de 11 écluses. Rives et estuaire de la Rance L a traversée du lac de Rophémel par la Rance offre un petit parfum de Brocéliande, avec ses landes et ses berges abruptes et boisées. Sa vallée s’oriente vers la Manche, en traversant Dinan sous son célèbre viaduc. Puis vient l’estuaire, petite mer intérieure fermée par l’usine marémotrice. Cette réali sation technique spectaculaire, mais restée unique, doit faire face à de nombreux pro blèmes écologiques : envasement, marées décalées, trop hautes ou pas assez basses... Comme sur la mer libre, la berge est toute en montagnes russes. Mais l’atmosphère est plus paisible, avec moins de vent et de vagues, et des chênes descendant au ras de l’eau.

Vue sur le barrage depuis l’estuaire de la Rance © G.L.D.

• 7

Suggestions de randonnée

Retrouvez ici des parcours « clé en main » de quelques jours adaptés à votre profil et à vos envies, conçus à partir des itinéraires décrits dans ce topo-guide. Les modalités d’accès aux points de départ et d’arrivée ainsi que les hébergements aux points d’étape sont détaillés dans le carnet pratique.

Brehal Vous pouvez également créer vos itinérances personnalisées avec l’ outil de préparation d’étapes proposé dans le carnet pratique.

Villedieu les-Poêles

Granville

A N C H E

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Jullouville

Sartilly

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C

Pointe du Grouin

B

Cap Fréhel

la Guimorais

Sée

AVRANCHES

Erquy

ST-MALO

le Mont St-Michel

J2

Cancale

J3

J2 le Minihic sur-Rance Barrage de la Rance

St-Cast le-Guildo

J1

St-H

J1

MANCHE

neuf- -André

du-H

Saint Marcan

Pontorson

J2

Dol-de Bretagne

Sélu

St-James

Plancoët

J1

Gouessant

e

DINAN

Rance

Arguenon

Jugon les-Lacs

Antrain

Combourg

St-Ge en-C

J4

Evran

Canal d'Ille

St-Brice en-Coglès

et Rance

C Ô T E S - D ' A RMO R

Romazy

J3

Montreuil sur-Ille

J1

Couesnon

FOUGÈ

Caulnes

J2

Hédé Bazouges

Bécherel

Rance

Châti en-Ven

drignac

St-Aubin du-Cormier

St-Méen le-Grand

I L L E - E T - V I L A I N E

Ille

Thorigné Fouillard

Montfort- sur-Meu

Meu

Entre deux monts Du Mont-Saint-Michel à la cathédrale de Dol, le GR ® 34 traverse les paysages typiques de la Baie : les herbus, les polders, et les moutonnements des anciennes falaises. Cette suggestion peut être combinée avec la suggestion « Sur les traces des corsaires » pour une itinérance de 5 jours. Vilaine RENNES Champeaux

O R B I H A N

Vitré

Bruz

Châteaugiron

> Plélan le-Grand

 164 m  129 m  148 m  190 m

Mont-Saint Michel

Saint Marcan

J1

18,7 km 4 h 45 Guichen

p. 13-19

Janzé

2 jours

Dol-de Bretagne 15,3 km 3 h 45

J2 Saint- Marcan >

p. 19-21

8 •

Sur les traces des corsaires Après un dernier regard sur la baie du Mont-Saint-Michel, le « vrai » sentier du douanier serpente au plus près du rivage battu par les flots. Attention aux dénivelées cumulées parfois importantes ! Cette suggestion peut être combinée avec la suggestion « Entre deux monts » pour une itinérance de 5 jours.

 201 m  206 m  980 m  956 m  229 m  252 m

J1 Dol-de- Bretagne > Cancale

20,1 km 4 h 45

p. 21-25

3 jours

J2 Cancale > la Guimorais 21,3 km 6 h 45

p. 25-31

J3 la Guimorais > Saint-Malo 13,6 km 3 h 25

p. 31

Intermède autour du canal d’Ille-et-Rance Entre l’Ille et la Rance, le GR ® 37 côtoie un bel escalier d’écluses, se poursuit par la ligne de partage des eaux, puis redescend vers la cité de Dinan par les berges tranquilles du canal. Cette suggestion peut être combinée avec la suggestion « L’estuaire de la Rance » pour une itinérance de 6 jours.

 100 m  64 m  456 m  379 m  286 m  438 m  165 m  156 m

Montreuil sur-Ille Hédé Bazouges

Hédé Bazouges

12,5 km 2 h 55

J1

>

p.93-95

J2

> Bécherel

16,4 km 4 h 20

p. 95-99

4 jours

J3 Bécherel

> Évran

29,2 km 7 h 10

p. 99-103

J4 Évran

> Dinan

13,3 km 3 h 40

p. 103-107

L’estuaire de la Rance Entre Dinan et Saint-Malo, l’estuaire de la Rance forme une paisible mer intérieure, où de petits ports alternent avec des rivages boisés. Depuis le barrage de la Rance, on peut ensuite rejointe Saint-Malo (8 km ; 2 h) ou Dinard (5,9 km ; 1 h 30). Cette suggestion peut être combinée avec la suggestion « Intermède autour du canal d’Ille-et-Rance » pour une itinérance de 6 jours.

 503 m  502 m  471 m  469 m

Le Minihic sur-Rance

24 km 5 h 55

J1 Dinan

>

p. 107-109

2 jours

Le Minihic sur-Rance

J2

> barrage de la Rance 13,5 km 3 h 30

p. 109-111

• 9

Mode d’emploi du topo-guide

Cartes et itinéraires Les fonds de cartes de ce topo-guide sont du Scan Express 50 (échelle 1 : 50 000 - 1 cm pour 500 m). Retrouvez sur le site de l’IGN le détail des légendes et des symboles employés : www.ign.fr/reperes/ apprendre-lire-une-carte-en-cinq-etapes

la trace GPX

GR 22

GR 223

Téléchargez

1

2 3

GR 223

GR 39

GR 37

GR 34 GR 22

GR 37 GR 39

Courbes de niveau Figurées en orange, ce sont des lignes qui joignent tous les points d’une même altitude. Plus les courbes sont serrées sur la carte, plus le terrain est pentu. À l’inverse, les courbes espacées indiquent une pente douce.

GR 34

974

Itinéraire principal Autres itinéraires Itinéraires non décrits

5

6

GR 34

N

4

0 1:50000 1 km

Point-repère sur la carte en page de gauche avec descriptif en page de droite

Scan Express 50 © IGN 2018

Variante GR 34

3

2024

©

Balisage et signalétique en chemin Les sentiers sont jalonnés de marques sur les arbres, les rochers, les murs, les poteaux.

Vous croiserez aussi ce logo le long de votre itinéraire :

GR ® PAYS

GR ®

PR

Type d’itinéraire

Bonne direction

Changement de direction

Mauvaise direction

10 •

GR ® 34

Le sentier GR ® 34 Du Mont-Saint-Michel à Saint-Brieuc > Le Mont-Saint-Michel est le point de départ des GR ® bretons GR ® 34, GR ® 37 et GR ® 39 et des GR ® normands GR ® 22 et GR ® 223. Pour les personnes disposant d’une heure ou deux, la visite du Mont, « Merveille de l’Occident », est vivement conseillée. > Possibilité d’utiliser les navettes motorisées gratuites ou hippomobiles payantes pour rejoindre le point de départ. > Aux personnes qui tenteraient une randonnée à travers la baie, rappelons les graves dangers auxquelles elles s’exposent : d’une part, la marée monte très vite et d’une manière irrégulière, pouvant couper rapidement toute retraite ; d’autre part, il existe des zones où des plaques de sable recouvrent des trous d’eau et s’effondrent brusquement sous les pas. Ce sont les célèbres « sables mouvants » ou « lises » qui ne sont nullement une légende. Au Mont-Saint-Michel > 19372840 > Entre le Mont-Saint-Michel et Dol, l’itinéraire s’appuie sur ces deux vieilles cités, joyaux du Moyen Âge. Entre les deux, s’étend la vaste baie du Mont-Saint-Michel, peuplée des légendes de villages engloutis et des combats de l’Archange contre le Dragon. Le début du tracé se déroule dans la baie elle-même. On monte ensuite sur les hauteurs granitiques, d’où l’on découvre de nombreuses vues d’ensemble. 1 Emprunter le pont-passerelle, jonction entre le Mont et le continent, pour atteindre la Caserne où commence le balisage. > Borne indicative : séparation à gauche des GR ® 22 et GR ® 223 menant à Avranches (voir topo-guides Tour du Cotentin et Chemin vers le Mont-Saint-Michel ). Du Mont-Saint-Michel à la Caserne 1,9 km 30 min À la Caserne > 19C3724 2 De la Caserne, poursuivre au bord du Couesnon vers le sud sur quelques mètres et franchir le pont- écluse. > Ce pont-écluse permet de retenir l’eau du Couesnon, afin de provoquer l’effet « chasse d’eau » (panneaux indicatifs sur les travaux du désensablement du Mont). > Borne indicative : séparation à gauche du GR ® 37 (voir page 57) et du GR ® 39 (voir page 113). 3 Se diriger vers l’ouest en suivant la digue côtière qui sépare les terres cultivées des grèves herbues ( > trous de terrier de lapins masqués par les herbes) . > Cette digue abrite des polders aux terres très fertiles gagnées sur la mer au xix e siècle. La mer n’atteint cette digue qu’aux très fortes marées. À l’extérieur de la digue s’étend une vaste zone herbue, où paissent les moutons de « pré-salé ». L’immensité plate du paysage n’est rompue que par des cabanes de berger (ne pas visiter) et les gabions des chasseurs. Laisser sur la gauche la route de la ferme du Polder Foulon et poursuivre sur 1 km. > Point de départ de la variante baie. Elle longe la côte et retrouve le GR ® 34 à la Châtellier près d’Hirel. De la Caserne au Polder Monod 7,6 km 1 h 50

Les bandeaux d’étapes placés aux points stratégiques (ressources, jonction, etc.) vous aident à construire votre itinérance. Étape de… à… Kilométrage Durée Balisage

Méthode de calcul : • 300 m de dénivelée à l’heure en montée • 450 m de dénivelée à l’heure en descente • de 3,5 km/h à 4 km/h sur terrain plat

GR 37 GR 39

Points d’intérêt

Ressources sur le GR ® ou hors GR ®

6 Gîte d’étape

7 Restaurant 2 Café 8 Office de tourisme 4 Car 5 Train 0 Distributeur de billets

ou refuge gardé

6

1 Hôtel 9 Chambre d’hôtes C Camping 3 Ravitaillement

GR ® 34 • 13

Carnet pratique en fin de guide Pour préparer votre randonnée avant votre départ et faciliter la logistique pendant votre marche : 0 Conseils et recommandations 0 Transports 0 Outil de préparation d’étapes

La Fédération française de la randonnée pédestre et ses clubs affiliés proposent des titres d’adhésion (licence, RandoPass ou Pass Découverte) incluant une assurance respon

sabilité civile et/ou individuelle accident selon les options choisies. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site www.ffrandonnee.fr rubrique « adhérer ».

Avant de partir Période conseillée • Les itinéraires décrits dans ce topo-guide peuvent être parcourus en toutes saisons. • Avant de partir, il est vivement recommandé de prendre connaissance des prévisions météo rologiques. Info météo : www.meteofrance.com

Pointe rocheuse le long du GR ® 34 © B.P.

Pendant la randonnée

CARNET PRATIQUE

• Il est donc conseillé de consulter le site de l’EDF www.edf.fr/usine-maremotrice-rance à la rubrique « Marées en Rance » ou de télé phoner à l’EDF (renseignements à l’usine marémotrice, 02 99 16 37 33) dans les trois semaines précédant votre passage pour connaître les courbes de hauteur d’eau.

Difficultés • L'aménagement de la servitude de passage en bord de mer permet de randonner en toute sécurité. Les difficultés peuvent venir du relief, parfois très marqué. Noter que, pour être praticable en permanence, le tracé de la servitude doit parfois contourner des proprié tés par des routes sans intérêt : si la mer n’est pas trop haute (voir « Marées » ci-contre), on peut souvent couper directement par la grève. • Lorsque le tracé n’est pas aménagé, ce qui

• Il est dangereux de s’aventurer à marée montante sur des rochers ou des criques sans issue. Respect des sentiers • Les itinéraires décrits dans ce topo-guide empruntent des parcours essentiellement situés sur la voie publique, parfois des voies privées pour lesquelles le propriétaire a accordé une autorisation de passage pour la pratique des activités de marche et de ran donnée. Ne vous écartez pas des chemins balisés.

Km Marées • Le sentier utilise le plus souvent la servi tude de passage en bord de mer (sentier des douaniers) instaurée par la loi du 31 décembre 1976. Cette servitude s’applique à une bande de 3 m de large au-dessus du niveau des plus hautes mers, avec quelques modifications locales dues à des constructions ou obstacles. Ce passage légal nécessite souvent un amé nagement pour être praticable : terrassement, GR ® 34 suite

RESSOURCES Chasse • Le GR ® 37 et le GR ® 39 traversent plusieurs forêts domaniales gérées par l’Office national des forêts. L’accès à la forêt est limité lors des jours de chasse au gros gibier (battues) ou au petit gibier, autorisés du 15 septembre au 31 mars selon un calendrier établi pour chaque saison de chasse et pour chaque massif forestier : www.onf.fr/chasse/les calendriers-de-chasse-en-foret-domaniale.

CARNET PRATIQUE

• • En bordure de mer, l’état du sol est très variable : vase plus ou moins durcie, plages de sable ferme ou, au contraire, mou et sans tenue, galets, rochers parfois recouverts d’algues glissantes. • Km 9,3 est le cas pour certains tronçons des Côtes d’Armor, le GR ® peut avoir quelques difficul tés à se frayer un passage. Il utilise alors des sentes bordées de broussailles ou de fou gères, ou des bords de champs, ou bien doit se rabattre sur la grève. GR ® 37 suite

LOCALITÉS

9 débroussaillement, pose de marches, etc. • En Ille-et-Vilaine, sauf une ou deux excep tions, des déviations marée haute balisées ont été mises en place pour permettre un passage toute la journée. • Il est nécessaire de connaître l’heure des marées, qui varie d’un jour à l’autre et suivant l’endroit où l’on se trouve. Renseignements sur place ou dans le quotidien local. • Attention, la liaison GR ® 34 - GR ® 37, sur la rive gauche de la Rance, fait l’objet de recommandations particulières en amont du barrage de la Rance. Les horaires de marée ne sont pas ceux de la mer libre, mais sont fixés par l’EDF suivant les besoins de l’exploi tation. À plusieurs endroits, le tracé passe sur la grève avec des passages non praticables si la marée est trop haute (11 m ou plus selon ERQUY 10 4,3 DAHOUËT 6,5 6,2 12,6 4,2 8,9 2,1 LA CASERNE 2,3 3,6 GR ® 37

RESSOURCES • Les sentiers nécessitent un gros travail d’entretien ; ne prenez pas les raccourcis qui, en se creusant, canalisent les eaux de pluie et détériorent les chemins. • Ne laissez aucun déchet ; une peau de fruit pollue jusqu’à 2 ans, un mégot 5 ans. • N’arrachez pas de fleurs ni de bourgeons. Certaines espèces sont rares et souvent pro tégées. Pages

6 1 9 C 3 7 2 8 4 5 0

Pages

PLÉNEUF-VAL-ANDRÉ

47•••••••••

49 Bien s’équiper • Il est indispensable de prévoir : - des vêtements chauds et imperméables, - des chaussures de randonnée, - un bon sac à dos, - des accessoires tels que gourde, couteau, bâton(s), pharmacie, sur-sac, chapeau, lunettes de soleil et crème solaire ; - un moyen d’alerte. • Plus votre sac sera léger, plus votre randon née sera agréable. S’assurer 49 49 • • 51 51 • 53 53 53 57 • • 57

• • • • • • • •

LE POURPRAY (hors GR ® à 1,2 km) LA VILLE BRESSELET (hors GR ® à 1,7 km) 49 JOSPINET

LOCALITÉS

• • •

MONTREUIL-SUR-ILLE (hors GR ® à 1,5 km) 93 LES COURS GALLAIS

6 1 9 C 3 7 2 8 4 5 0

1,2

MORIEUX (hors GR ® à 1 km) HILLION (hors GR ® à 500 m) YFFINIAC (hors GR ® à 400 m) SAINT-BRIEUC (accès à 3,5 km)

2

LA PLOUSIÈRE

• •

93 •

• • •

CARNET PRATIQUE

• Signaler un incident sur le terrain Le dispositif Suricate permet de signaler sur le site Internet sentinelles.sportsdenature.fr les problèmes rencontrés en chemin, liés au balisage ou à la signalétique, à un conflit d’usage, à des questions de sécurité (ex. danger, incident) ou d’environnement (ex. pollution). Consulter les mises à jour Les itinéraires et hébergements peuvent avoir évolué après l’édition de ce topo-guide. Les mises à jour éventuelles sont consultables dans l’onglet « Informations complémentaires et mises à jour » de la page de présentation du topo-guide sur la boutique en ligne boutique.ffrandonnee.fr, ou peuvent être demandées au centre d’information de la Fédération (voir « La FFRandonnée au service des pratiquants », page 129). Participer à l’actualisation Les divergences entre le topo-guide et l’expérience sur le terrain (hébergement introuvable, tracé différent, temps de marche erroné) peuvent être signalées au centre d’information de la Fédération (voir « La FFRandonnée au service des pratiquants », page 129). • • • 95 GUIPEL (hors GR ® à 1,2 km) LA PARFRAIRE (hors GR ® à 500 m) HÉDÉ-BAZOUGES 95 6,2 95 • 1,6 95 • 2,2 SAINT-SYMPHORIEN 95 2,3 SAINT-BRIEUC-DES-IFFS LES IFFS (hors GR ® à 500 m) 97 • 2,8 97 • 2,3 CARDROC BÉCHEREL SAINT-PERN 97 • 6,8 99 • 4,7 99 1,6 PLOUASNE (hors GR ® à 700 m) 99 6,2 Liaison GR ® 34 - GR ® 37 TRÉFUMEL (hors GR ® à 1 km) SAINT-JUVAT 101 2,7 101 • 6,3 SAINT-ANDRÉ-DES-EAUX ÉVRAN (hors GR ® à 1 km) LE BOIS TISON (hors GR ® à 2,5 km) LÉHON 103 2,1 103 0 8,9

• • •

• •

• • • • • • • •

• • •

• • •

••••••••••

Ce tableau récapitule les étapes et les ressources disponibles pour vous permettre de créer vos itinérances sur mesure.

LE MONT-SAINT-MICHEL

• • •

BEAUVOIR (hors GR ® à 1 km) MOIDREY (hors GR ® à 1,5 km) PONTORSON

• • • • •

• • • • • • 57 • • • • • • •

59 • En empruntant les itinéraires décrits dans ce topo-guide, chaque personne est individuel lement responsable des dommages dont il pourrait être victime, mais aussi de ceux qu’il pourrait causer à des tiers (dégradations, pol lutions, feux de forêt…). • 59 • 61

• •

2,6

7,4 les endroits). Dans de nombreux cas, des iti néraires de déviation ont été balisés avec une signalétique spécifique. 8,8

• •

PLEINE-FOUGÈRES

• • • • • •

59•••••••••••

CARNET PRATIQUE

ÉTANG DE VILLECARTIER

7,5

LA FONTENELLE

130 •

• • •

• • •

1,6

ANTRAIN

61

16,2

• •

SAINT-BRICE-EN-COGLÈS

63

8,4

• •

MONTOURS

67

• • •

9,4

• •

LE CHÂTELLIER

titre de la double page ?

• • •

67 •

• • • • •

2

HEUSSÉ

69

1,2

ST-GERMAIN-EN-COGLÈS (hors GR ® à 1 km) 69 FOUGÈRES (hors GR ® à 1,3 km) LAIGNELET (hors GR ® à 1 km) LA CHAPELLE-JANSON

• •

69 •

15,9

• •

• • • •

103

3,4

DINAN

3,9

103

2,8

• 71•••••••••

TADEN (hors GR ® à 750 m) LA HISSE (hors GR ® à 200 m)

5,6

• • • 107•••••••••••

• 131

2,9

71

7,1

LA PELLERINE (hors GR ® à 800 m) LUITRÉ (hors GR ® à 1 km) DOMPIERRE-DU-CHEMIN

107

5,9

73 •

• • • • • •

PLOUËR-SUR-RANCE (hors GR ® à 1,2 km) 107 LANGROLAY-SUR-RANCE

8,1

• • • • •

107 •

9,6

73

4,6

2,8

73 • 75 •

LE MINIHIC-SUR-RANCE

11

• •

CHÂTILLON-EN-VENDELAIS

109

• • •

11,6

• • • • • •

LA RICHARDAIS

11,8

SAINT-M’HERVÉ

109

75

15,3

• • •

VITRÉ

109

• • • • •

0 Choix des hébergements 0 Contacts et coordonnées 0 Index

GR ® 39

77

• • • • • • •

13,6

CHAMPEAUX LANDAVRAN

83 • •

• • •

3,7

RENNES

• • • • • • • •

85

2,2

15,4

VAL D’IZÉ (hors GR ® à 1,7 km) SAINT-AUBIN-DU-CORMIER GAHARD (hors GR ® à 3 km)

THORIGNÉ-FOUILLARD (hors GR ® à 2 km) 117 LA QUINTE (hors GR ® à 2,5 km) LIFFRÉ (hors GR ® à 2,5 km) 117

85

113 •••••••••••

21

• •

6,3

85

13

6,3

89

• • •

• • •

1

3,5

91 ERCÉ-PRÈS-LIFFRÉ (hors GR ® à 1,8 km) 91 ANDOUILLÉ-NEUVILLE (hors GR ® à 500 m) 93 GÂTINE (hors GR ® à 1,5 km)

ERCÉ-PRÈS-LIFFRÉ

• • • • •

119

10

2,8

GAHARD (hors GR ® à 3 km)

® 39

• • •

119

• • •

2,3

6,9

121 MÉZIÈRES / COUESNON (hors GR ® à 1,5 km) 123 CHAUVIGNÉ

13,6

134 •

93

• • • • • •

4

ROMAZY

125 •

3,3

RIMOU (hors GR ® à 1,2 km) TREMBLAY (hors GR ® à 1,3 km)

• •

127

5,1

• •

127 •

3,7

ANTRAIN

127

• •

127

• • • • • •

• 135

H I S T O I R E L a Lande

S elon un acte de reconnaissance de 1540, les seigneurs de Matignon, bourg au sud de la baie de la Fresnaye, possédaient les « grandes landes de Fréhelle ». Ce vaste espace était uti lisé, avec ou sans l’accord des sei gneurs, d’où beaucoup de conflits… Vaches, moutons, chevaux, ânes y pais saient, moyennant une contribution, pas toujours acquittée… Les paysans

chauffage. L’ajonc, pilé, servait à la nourriture des chevaux. Une autre pra tique locale : l’écobuage. On pelait la lande en petites mottes. Une fois sèches, elles étaient brûlées. Leur cendre, riche en sels minéraux, constituait un bon engrais. Puis arriva la Révolution. La lande devint propriété communale, fut revendue à la fin du xix e siècle à un par ticulier pour financer la reconstruction de l’église, et redevint ensuite propriété de la commune et site classé.

participent à leur façon au fleurissement des falaises. Leurs fientes ont permis à la cochléaire de se fixer. Le capitaine Cook aurait emporté une provision de cette plante, appelée « herbe au scorbut », à

chaque fois qu’il partait en mer. Ce n’est là qu’un aperçu de la richesse botanique de cette lande où nichent aussi de nom breux oiseaux : pipit farlouse, verdier, fauvette pitchou...

y prélevaient aussi de la litière pour les animaux et de la tourbe pour leur

Fréhel © G.C.

FAUNE ET FLORE L e cap F réheL E ncadré à l’est par la pointe de la Teignouse et à l’ouest par la pointe du Jas, le cap Fréhel avance ses hautes falaises (70 m) de grès rose et rouge dans une mer tantôt bleue, tantôt verte. Paysage grandiose ! Les oiseaux marins ont choisi de s’installer sur les différents sites des 6 km de côtes du cap. Goélands argentés, cormorans huppés et mouettes tridactyles composent les espèces domi nantes. On se bouscule en période de nidification. Anfractuosités, plates- formes, vires… sont prises d’assaut, d’autant que le guillemot de Troïl, le pingouin torda et le pétrel fulmar, espèce venue des mers boréales, affectionnent aussi ces lieux. Sans compter quelques couples de goélands bruns et marins ainsi que des huîtriers pies. Avec un peu de chance, vous pourrez

Textes de découverte au fil des pages Pour en savoir plus sur le territoire traversé pendant votre marche.

apercevoir le grand corbeau. Ne pas oublier les jumelles. De toute façon, des longues vues ont été installées. Bretagne Vivante (ex-SEPNB) s’occupe du suivi et de la protection des oiseaux marins sur les îlots de la Fauconnière et de l’Amas du Cap. Les oiseaux de mer ne sont pas les seuls à avoir été protégés. Les 400 ha

de landes ont été classés réserve associa tive. Immense symphonie de couleurs selon les saisons. Un vrai régal pour les amateurs de botanique. L’or des ajoncs – l’ajonc d’Europe de grande taille et l’ajonc de Le Gall, plus petit, – côtoie la gamme des roses ou pourpres des bruyères : cendrée, callune, ciliée et à quatre angles. Les découvertes varient selon la nature du sol. Les falaises ne sont pas en reste et se couvrent selon l’orien tation de silènes, œillets marins et gazons de serpolet. Le vent a apporté les graines de cinéraire. Les soyeux pieds-de-chat seraient, eux, venus d’Afrique du sud… La nature ne perdant jamais ses droits, jacinthes, narcisses, sceaux de Salomon fleurissent sur la côte orientale, derniers vestiges de la forêt d’antan. Les oiseaux

PATRIMOINE L e phare du cap F réheL E n 1687 a lieu l’installation du pre mier phare, un fanal composé de trois gros flambeaux de suif et de téré benthine. La lueur est peu visible de loin et par gros temps le feu s’éteint. 1702 : un nouveau phare est édifié. On entre tient un grand feu de charbon dans une cage de fer. Mais ce feu n’est pas toujours entretenu : des bateaux manquent de se perdre, s’ils ne se perdent pas vraiment. 1774 : le charbon est remplacé par de l’huile de poisson, brûlée dans soixante

du phare actuel, le vieux phare de la tour Vauban est remis en service. La nouvelle tour, haute de 32 m, domine les flots de 96 m.

Phare du Cap Fréhel © A.D.

becs à réverbères, enfermés dans une lanterne vitrée. 1821 : le feu devient à éclipses. 1847 : un nouveau phare est édifié à côté de l’ancien. Il est électrifié en 1886, mais il sautera en 1944. Entre 1946 et 1950, période de la construction

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Pipit farlouse © P.R.

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la trace GPX

GR 22

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GR 37 GR 39

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GR 34

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0 1:50000 1 km

Scan Express 50 © IGN 2018

Variante GR 34

2024

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GR ® 34

Le sentier GR ® 34 Du Mont-​Saint-​Michel à Saint-​Brieuc > Le Mont-​Saint-​Michel est le point de départ des GR ® bretons GR ® 34, GR ® 37 et GR ® 39 et des GR ® normands GR ® 22 et GR ® 223. Pour les personnes disposant d’une heure ou deux, la visite du Mont, « Merveille de l’Occident », est vivement conseillée. > Possibilité d’utiliser les navettes motorisées gratuites ou hippomobiles payantes pour rejoindre le point de départ. > Aux personnes qui tenteraient une randonnée à travers la baie, rappelons les graves dangers auxquelles elles s’exposent : d’une part, la marée monte très vite et d’une manière irrégulière, pouvant couper rapidement toute retraite ; d’autre part, il existe des zones où des plaques de sable recouvrent des trous d’eau et s’effondrent brusquement sous les pas. Ce sont les célèbres « sables mouvants » ou « lises » qui ne sont nullement une légende. Au Mont-​Saint-​Michel > 19372840 > Entre le Mont-​Saint-​Michel et Dol, l’itinéraire s’appuie sur ces deux vieilles cités, joyaux du Moyen Âge. Entre les deux, s’étend la vaste baie du Mont-​Saint-​Michel, peuplée des légendes de villages engloutis et des combats de l’Archange contre le Dragon. Le début du tracé se déroule dans la baie elle-​même. On monte ensuite sur les hauteurs granitiques, d’où l’on découvre de nombreuses vues d’ensemble. 1 Emprunter le pont-​passerelle, jonction entre le Mont et le continent, pour atteindre la Caserne où commence le balisage. > Borne indicative : séparation à gauche des GR ® 22 et GR ® 223 menant à Avranches (voir topo-​guides Tour du Cotentin et Chemin vers le Mont-​Saint-​Michel ). Du Mont-​Saint-​Michel à la Caserne 1,9 km 30 min À la Caserne > 19C3724 2 De la Caserne, poursuivre au bord du Couesnon vers le sud sur quelques mètres et franchir le pont-​ écluse. > Ce pont-​écluse permet de retenir l’eau du Couesnon, afin de provoquer l’effet « chasse d’eau » (panneaux indicatifs sur les travaux du désensablement du Mont). > Borne indicative : séparation à gauche du GR ® 37 (voir page 57) et du GR ® 39 (voir page 113). 3 Se diriger vers l’ouest en suivant la digue côtière qui sépare les terres cultivées des grèves herbues ( > trous de terrier de lapins masqués par les herbes) . > Cette digue abrite des polders aux terres très fertiles gagnées sur la mer au xix e siècle. La mer n’atteint cette digue qu’aux très fortes marées. À l’extérieur de la digue s’étend une vaste zone herbue, où paissent les moutons de « pré-​salé ». L’immensité plate du paysage n’est rompue que par des cabanes de berger (ne pas visiter) et les gabions des chasseurs. Laisser sur la gauche la route de la ferme du Polder Foulon et poursuivre sur 1 km. > Point de départ de la variante baie. Elle longe la côte et retrouve le GR ® 34 à la Châtellier près d’Hirel. GR ® 34 • 13 De la Caserne au Polder Monod 7,6 km 1 h 50

H I S T O I R E S ur les chemins du M ont -​S aint -​M ichel S ur le GR ® du Tour de Bretagne, après la traversée de la forêt de

pour guider les pèlerins et soutenir leur foi par des occasions de prières renouvelées.

Villecartier, on arrive à l’entrée d’un profond chemin creux descendant sur Vieux-​Viel. Là, par une trouée dans la haie, apparaît soudain au milieu d’une immense étendue nuancée de gris et de vert la sombre silhouette du Mont. Enfin la récompense, après tant d’efforts ! Depuis treize siècles, le Mont-S​aint-​ Michel est l’un des plus grands sanc tuaires de la chrétienté. Le pèlerin appartient à la galerie des personnages du Moyen Âge, à côté du chevalier ou du serf. Enveloppé dans sa grande cape – la pèlerine – coiffé d’un chapeau rond à larges bords, tenant à la main un bâton – le bourdon –, portant besace et chapelet, son image est partout : livres d’histoire, vitraux… Quelles puissantes raisons pouvaient ainsi jeter tant de monde sur les mau vaises routes de l’époque, au milieu de tant de dangers ? La motivation pre mière était religieuse. « Laisse tout et suis-​moi » dit la Bible. Il fallait aller, voir et toucher les reliques d’un saint pour obtenir quelques bienfaits ou accomplir une pénitence. Dans le cas du Mont-S​aint-​Michel, ces reliques étaient fort modestes : un fragment de manteau et un morceau du marbre d’un autel. Saint Michel, vainqueur du dragon, apparut à Aubert, évêque d’Avranches, en 708, et lui demanda de fonder une abbaye sur le Mont Tombe, au milieu de la baie. Aubert fit chercher des reliques de l’archange en Italie. L’abbaye fut construite, l’accueil orga nisé, et les voyageurs d’affluer par ces chemins montais ou « chemins du para dis ». Des hospices furent construits le long des routes menant au Mont ; des croix, dites montoises, furent érigées

Mouette rieuse © P.R.

En dehors de la motivation religieuse – la plus avouable ! –, les occasions de voyager étaient nombreuses au Moyen Âge. Les pauvres ne possédant rien – ni terre ni maison –, la perspective d’une vie de misère n’avait rien pour les retenir. Gîte et couvert étaient gra tuits dans les hospices. On comprend que même des pastoureaux – parfois en grand nombre – abandonnent leurs troupeaux pour se jeter sur les chemins. D’autres étaient simplement pous sés par la vaine curiosité, le désir de découvrir le monde, ce qu’on appelle aujourd’hui le tourisme ! Ajoutez à cela colporteurs, vagabonds, gens d’armes en marche, chevaliers errants… pour avoir une idée de la circulation sur les routes médiévales. Quels étaient ces moyens de commu nication ? Sans doute très proches des chemins de terre suivis par les randon neurs d’aujourd’hui, certains beau coup plus larges, mais au moins aussi boueux du fait du passage de chevaux et de chariots. Ces routes allaient d’un

14 •

bourg à l’autre ou vers un gué ou un pont : points de passage obligés. Rien de direct : pour se guider, il suffisait de demander son chemin ! Il semble que le réseau des voies romaines était délaissé, faute d’entretien, mais aussi parce qu’il coupait en ligne droite à travers le pays : des routes de soldats et de fonc tionnaires, mais pas des chemins pour pèlerins, à la recherche des bourgs, pour les ressources et les contacts. S’il trouvait souvent des compagnons de voyage, le pèlerin faisait également de mauvaises rencontres : loups, bri gands, soldats mal intentionnés… Il logeait dans les abbayes et les hos pices ; les auberges étaient réservées aux riches, qui voyageaient à cheval. On le nourrissait, on le soignait, on l’enterrait même, s’il n’avait pas sur vécu à une dure étape ! Tout cela pour rien (avec quoi aurait-i​l payé ?), grâce à la richesse de l’église. On appelle Montjoie un endroit, généralement

élevé, d’où l’on aperçoit le Mont pour la première fois, tel le chemin creux de Vieux-​Viel. Joie pour le pèlerin d’arri ver enfin près du but. À l’époque, le Mont était à plusieurs kilomètres du bord sur la grève vaseuse et s’appelait encore Saint-M​ ichel-​au-​ Péril-​de-​la-​Mer ! Par temps de brouil lard, le voyageur se perdait malgré les cloches sonnant sans relâche, la marée montait, l’encerclait, à moins que les sables mouvants… Saint Michel lui devait bien de la reconnaissance ! Le pèlerin touchait enfin la relique et présentait ses offrandes. L’âme en paix, il pouvait déambuler dans l’unique rue du Mont. Le commerce y a toujours été florissant. Dès le Moyen Âge, de nom breux marchands vendaient médailles, plombs, images pieuses et autres souve nirs. Le pèlerin pouvait aussi rapporter des coques de la baie (pas de coquilles Saint-​Jacques ici !) et surtout des his toires pour toute une vie.

Le Mont Saint-​Michel © G.L.D.

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GR 34

GR 34

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Hors GR

Variante GR 34

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Hors GR

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2024

©

Variante baie > du Polder Monod à la Châtellier (près d’Hirel) 14,8 km

3 h 45

Du Polder Monod à Cherrueix

8,5 km 2 h

Cet itinéraire emprunte la digue et passe à la chapelle Sainte-​Anne-​des-​Grèves [ > xvii e , pardon au mois de juillet] ( > trous de terrier de lapins masqués par les herbes) .

De Cherrueix au Vivier-​sur-​Mer

5 km 1 h 15

À Cherrueix > 9C372 A Après la Larronière, la variante emprunte la voie verte (voir carte p. 20) .

Du Vivier-​sur-​Mer à la Châtellier (près d’Hirel)

1,3 km 20 min

Au Vivier-​sur-​Mer > 1937240 B Rejoindre le GR ® principal à la Châtellier près d’Hirel (voir carte p. 20) .

Du Polder Monod à Roz-​sur-​Couesnon

4,5 km 1 h 10

4 Suivre à gauche une digue herbeuse perpendiculaire à la côte. Au carrefour en T, prendre à gauche puis à droite et poursuivre entre les peupliers pendant 1 km. Le GR ® s’oriente à gauche et suit la digue de la Duchesse Anne, aménagée en voie verte. > Cette digue au tracé sinueux fut construite autour du xii e siècle pour gagner des terres cultivables au pied des falaises. Elle relie le Rocher de Saint-Broladre – qui supporte aujourd’hui la chapelle Sainte-Anne – à l’anse du Moidrey, près du Couesnon.

Prendre la route à droite et passer le village des Quatre-​Salines [

> espace muséographique à

la Maison des Polders].

5 Franchir la D 797 ( > prudence !) au Bas-du-Palais, situé au pied de la falaise où s’avançait la mer avant la création des polders [ > xix e -​ xx e ] et monter la route en direction de Roz-sur Couesnon. Au premier lacet, prendre un sentier à gauche sur 30 m, puis emprunter quelques marches à droite pour monter dans la pente. Le sentier effectue une boucle, débouche sur une rue et rejoint l’église.

Chapelle Sainte-Anne © Y.L.

GR ® 34 • 17

Pointe rocheuse le long du GR ® 34 © B.P.

Avant de partir Période conseillée • Les itinéraires décrits dans ce topo-guide peuvent être parcourus en toutes saisons. • Avant de partir, il est vivement recommandé de prendre connaissance des prévisions météo rologiques. Info météo : www.meteofrance.com Marées • Le sentier utilise le plus souvent la servi tude de passage en bord de mer (sentier des douaniers) instaurée par la loi du 31 décembre 1976. Cette servitude s’applique à une bande de 3 m de large au-dessus du niveau des plus hautes mers, avec quelques modifications locales dues à des constructions ou obstacles. Ce passage légal nécessite souvent un amé nagement pour être praticable : terrassement, débroussaillement, pose de marches, etc. • En Ille-et-Vilaine, sauf une ou deux excep tions, des déviations marée haute balisées ont été mises en place pour permettre un passage toute la journée. • Il est nécessaire de connaître l’heure des marées, qui varie d’un jour à l’autre et suivant l’endroit où l’on se trouve. Renseignements sur place ou dans le quotidien local. • Attention, la liaison GR ® 34 - GR ® 37, sur la rive gauche de la Rance, fait l’objet de recommandations particulières en amont du barrage de la Rance. Les horaires de marée ne sont pas ceux de la mer libre, mais sont fixés par l’EDF suivant les besoins de l’exploi tation. À plusieurs endroits, le tracé passe sur la grève avec des passages non praticables si la marée est trop haute (11 m ou plus selon les endroits). Dans de nombreux cas, des iti néraires de déviation ont été balisés avec une signalétique spécifique.

• Il est donc conseillé de consulter le site de l’EDF www.edf.fr/usine-maremotrice-rance à la rubrique « Marées en Rance » ou de télé phoner à l’EDF (renseignements à l’usine marémotrice, 02 99 16 37 33) dans les trois semaines précédant votre passage pour connaître les courbes de hauteur d’eau. Chasse • Le GR ® 37 et le GR ® 39 traversent plusieurs forêts domaniales gérées par l’Office national des forêts. L’accès à la forêt est limité lors des jours de chasse au gros gibier (battues) ou au petit gibier, autorisés du 15 septembre au 31 mars selon un calendrier établi pour chaque saison de chasse et pour chaque massif forestier : www.onf.fr/chasse/les calendriers-de-chasse-en-foret-domaniale. Bien s’équiper • Il est indispensable de prévoir : - des vêtements chauds et imperméables, - des chaussures de randonnée, - un bon sac à dos, - des accessoires tels que gourde, couteau, bâton(s), pharmacie, sur-sac, chapeau, lunettes de soleil et crème solaire ; - un moyen d’alerte. • Plus votre sac sera léger, plus votre randon née sera agréable. S’assurer En empruntant les itinéraires décrits dans ce topo-guide, chaque personne est individuel lement responsable des dommages dont elle pourrait être victime, mais aussi de ceux qu’elle pourrait causer à des tiers (dégradations, pollu tions, feux de forêt…).

CARNET PRATIQUE

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La Fédération française de la randonnée pédestre et ses clubs affiliés proposent des titres d’adhésion (licence, RandoPass ou Pass Découverte) incluant une assurance respon

sabilité civile et/ou individuelle accident selon les options choisies. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site www.ffrandonnee.fr rubrique « adhérer ».

Pendant la randonnée

Difficultés • L'aménagement de la servitude de passage en bord de mer permet de randonner en toute sécurité. Les difficultés peuvent venir du relief, parfois très marqué. Noter que, pour être praticable en permanence, le tracé de la servitude doit parfois contourner des proprié tés par des routes sans intérêt : si la mer n’est pas trop haute (voir « Marées » ci-contre), on peut souvent couper directement par la grève. • Lorsque le tracé n’est pas aménagé, ce qui est le cas pour certains tronçons des Côtes d’Armor, le GR ® peut avoir quelques difficul tés à se frayer un passage. Il utilise alors des sentes bordées de broussailles ou de fou gères, ou des bords de champs, ou bien doit se rabattre sur la grève. • En bordure de mer, l’état du sol est très variable : vase plus ou moins durcie, plages de sable ferme ou, au contraire, mou et sans tenue, galets, rochers parfois recouverts d’algues glissantes.

• Il est dangereux de s’aventurer à marée montante sur des rochers ou des criques sans issue. Respect des sentiers • Les itinéraires décrits dans ce topo-guide empruntent des parcours essentiellement situés sur la voie publique, parfois des voies privées pour lesquelles le propriétaire a accordé une autorisation de passage pour la pratique des activités de marche et de ran donnée. Ne vous écartez pas des chemins balisés. • Les sentiers nécessitent un gros travail d’entretien ; ne prenez pas les raccourcis qui, en se creusant, canalisent les eaux de pluie et détériorent les chemins. • Ne laissez aucun déchet ; une peau de fruit pollue jusqu’à 2 ans, un mégot 5 ans. • N’arrachez pas de fleurs ni de bourgeons. Certaines espèces sont rares et souvent pro tégées.

CARNET PRATIQUE

Signaler un incident sur le terrain Le dispositif Suricate permet de signaler sur le site Internet sentinelles.sportsdenature.fr les problèmes rencontrés en chemin, liés au balisage ou à la signalétique, à un conflit d’usage, à des questions de sécurité (ex. danger, incident) ou d’environnement (ex. pollution). Consulter les mises à jour Les itinéraires et hébergements peuvent avoir évolué après l’édition de ce topo-guide. Les mises à jour éventuelles sont consultables dans l’onglet « Informations complémentaires et mises à jour » de la page de présentation du topo-guide sur la boutique en ligne boutique.ffrandonnee.fr, ou peuvent être demandées au centre d’information de la Fédération (voir page 129). Participer à l’actualisation Les divergences entre le topo-guide et l’expérience sur le terrain (hébergement introuvable, tracé différent, temps de marche erroné) peuvent être signalées au centre d’information de la Fédération (voir page 129).

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