Passion Rando 74 - Haute-Savoie

AVEC LE SOUTIEN DE

RANDO GLOBE PÉROU

PÉROU La ronde de l’Ausangate V ite, vite, quitter le village de Tinki, ses essaims de motos chinoises et sa forêt de petits immeubles couronnés de fers à béton, fuir P

l’effervescence éreintante du bourg plus ou moins policé et gagner la montagne andine, éthérée, vaporeuse à souhait. Enfin, pas trop vite tout de même. Les organismes ne font pas les malins sous l’étreinte suffocante des 3800 mètres. Une allure un peu trop rapide, une série de pas trop vifs, et voilà le randonneur aux jarrets d’airain flagellant soudain, la bouche désespérément ouverte sur un air chiche en oxygène. Il s’agira de s’en souvenir pour mener à bien ce trek haut perché, quasi céleste à force d’altitude, un périple de dieux de l’Olympe entre bivouacs au-dessus des 4500 mètres et cols stratosphériques. En remontant les rives hérissées d’eucalyptus de la rivière Mapacho, notre petite troupe croise d’accortes résidentes, fulgurance de couleurs sur le tapis d’herbes roussies: larges chapeaux recouverts d’un napperon brodé de brillants, collants fuchsia ou citron tire-bouchonnés le long de mollets cuivrés sous un fantasque empilement de jupons et, dans le dos, une lliclla, couverture tissée chargée selon les besoins d’un gamin endormi, de fruits inconnus ou d’un fagot de petit bois. Les hommes qui, contrairement aux femmes, ont dû gagner la ville et ses mornes codes vestimentaires pour y trouver du travail, ont pour la plupart remisé au placard leurs costumes traditionnels. Bientôt, les rencontres s’estompent

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