Actes des Assises de la marche en ville - Marseille sept 2021

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Il faut attendre les années 1960, pour que quelques villes européennes se lancent dans la suppression du transit dans le centre, pour préserver son urbanité, réduire la circulation urbaine et libérer les places d’un stationnement devenu omniprésent. Le 11 juillet 1965, Sienne crée la première zone à trafic limité, suivie ensuite en 1969 par Ferrare, puis par Florence et bien d’autres villes italiennes. En 1970, Göteborg divise son centre-ville (1 km 2 ) en 5 zones étanches. La ville de Volvo, déjà bien dotée en autoroutes de contournement peut se le permettre. En 1972, Bologne interdit son vaste centre historique (2,5 km 2 ) au transit (en plus d’une ZTL au milieu). En 1974, Besançon s’inspire directement de ces deux villes pour créer quatre secteurs étanches dans son centre-ville (1 km 2 ) délimité par une boucle du Doubs. En 1977, Groningue fait de même pour son centre-ville (1 km 2 ) entouré de canaux, suivi ensuite par nombre d’autres villes néerlandaises.

Göteborg : 1km², 5 zones étanches

En France, il faut attendre 1992 pour que Strasbourg imite Besançon en introduisant quatre boucles de desserte de son centre-ville, la Grande Île (1 km 2 ) située entre deux bras de l’Ill. Poitiers suit en 2010, en interdisant le transit par son centre (2 km 2 ) établi sur une colline. Lille lui emboite le pas en 2016 en ne permettant l’accès à son centre-ville (3 km 2 ) que par sept boucles de desserte. La même année, Gand marque les esprits en créant six secteurs étanches dans tout le centre (7 km 2 ). L’étape finale est franchie par les villes qui interdisent tous leurs quartiers au transit. Les villes néerlandaises y parviennent en appliquant strictement la hiérarchie des voiries qui veut que les rues de desserte ne servent qu’à cette fonction. Ainsi, le SWOV (Institut néerlandais de recherche sur la sécurité routière) interdit clairement le transit dans les quartiers. En 2017, Barcelone invente avec succès les super îlots (neuf îlots avec rues à angles droits limitées à 10 km/h et priorité aux piétons) que la ville généralise depuis à toute la ville. Enfin, Paris décide en 2020 de revoir d’ici 2026 le plan de circulation de tous ses quartiers en concertation avec les habitants (démarche « embellir votre quartier »).

Frédéric HERAN : frederic.heran@univ-lille.fr

PREMIÈRES ASSISES DE LA MARCHE EN VILLE Marseille, 17 setembre 2021 - Actes de la journée