Actes des Assises de la marche en ville - Marseille sept 2021

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DANS LA JUNGLE DES VILLES

Hervé DUPONT administrateur de l’association 60 Millions De Piétons

Conte moral J’habite dans une petite réserve animalière. On y trouve des grands fauves qui rugissent et grognent ce sont de très redoutables prédateurs. On y trouve aussi de petits fauves qui sont moins gros mais grognent plus fort encore. Ils se faufilent souvent à toute vitesse entre les meutes de grands fauves. Tous ces fauves, comme il se doit, sentent fort le fauve. Les grands et petits fauves se déplacent en masse sur de larges pistes. La foule des petits animaux dont je fais partie est de loin la plus nombreuse. Pour nous aider les gardes nous ont aménagé des sentiers et des clairières pour éviter la piste des fauves. Ils nous ont expliqué que c’était notre territoire et que nous n’avons rien à craindre tant que nous y restons. Mais les grandes pistes de fauves passent un peu partout, il faut souvent les traverser. Les gardes ont alors aménagé pour nous des petites sentes qui traversent les grandes pistes à fauves. Ils ont même installé des arbres aux fruits multicolores qui passent du vert au rouge au cours de la journée. Ils nous ont expliqué que si nous respections les couleurs rien ne peut nous arriver. Malgré cela, Plusieurs d’entre nous se font dévorer régulièrement en les utilisant, surtout nos petits et nos anciens. C’est la loi de la jungle et nous ne sommes pas les plus forts. Puis, beaucoup de ces fauves se sont installés sur nos sentiers pour se reposer à l’ombre. Les gardes n’ont pas fait grand’ chose pour les en empêcher, pire ils ont installé sur nos sentiers des sortes de cabanes pour que les visiteurs de la réserve puissent se poser et bavarder en buvant. Elles prennent de plus en plus de place. Parfois nous ne savons même plus où marcher. Cela commence à sérieusement nous inquiéter. C’est alors que sont apparus les kangourous. A dire vrai, il y en avait depuis longtemps dans la réserve, mais ils étaient discrets et peu nombreux. Contrairement aux fauves, ils ne sentent pas mauvais. Ce sont de petits animaux assez semblables à nous qui se déplacent accroupis sur leurs pattes de derrière, les fesses en arrière, leurs petites pattes avant à l’horizontale droit devant eux. Ils vont beaucoup plus vite que nous. Ils ont commencé à se multiplier dès que la direction de la réserve a déclaré que c’était une espèce protégée.

PREMIÈRES ASSISES DE LA MARCHE EN VILLE Marseille, 17 setembre 2021 - Actes de la journée

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