Actes des rencontres de la marche en ville 2023
L’émergence d’une politique publique Suzanne Lécroart, adjointe au coordonnateur interministériel à la mission vélo et marche Thierry Du Crest, coordonnateur interministériel à la mission vélo et marche, Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités L’enquête de mobilité des personnes réalisée chaque décennie par le Commissariat général au développement durable (CGDD) analyse l’ensemble des déplacements des Français. La marche y a toujours été mesurée. Les chiffres de 2019 indiquent que près d’un quart de nos déplacements se font à pied. Les données sur la marche, qui montrent sa présence dans les territoires où l’on pourrait penser que les distances et la topographie ne sont pas adaptées, illustrent que ce mode de déplacement est un sujet présent depuis toujours et qui pose en même temps de nombreuses questions quant à sa prise en compte dans les politiques publiques. Un enjeu national en phase de structuration Nous observons actuellement une forme d’institutionnalisation de cette thématique avec des évolutions qui témoignent de ce changement, comme la loi d’orientation des mobilités de 2019 qui introduit une définition des mobilités actives dans le Code des transports, englobant ainsi la marche et le vélo. La dynamique est d’ailleurs internationale : plusieurs pays en Europe ont développé des plans nationaux consacrés à la marche - citons l’Ecosse, le Pays de Galle, la Norvège, le Portugal - et il existe des démarches multilatérales d’accompagnement et de partage d’expérience. Il faut souligner dans ce même élan la structuration d’un mouvement associatif national, avec le collectif Place aux piétons qui réunit les associations Rue de l’Avenir et 60 millions de piétons, avec la Fédération Française de Randonnée Pédestre qui a élargi son champ d’action à la marche en ville. Le Club des villes et territoires cyclables et marchables, une association d’élus et de techniciens locaux historiquement centrée sur le vélo, a ajouté l’adjectif « marchables » à son nom depuis 2022 et s’est joint au collectif. Enfin, le 5 mai 2023 s’est tenu le premier comité interministériel du vélo et de la marche. Pour la première fois, un plan inclut explicitement le terme « marche » à l’échelle nationale. La marche était encore insuffisamment présentée comme un élément en tant que tel de l’action publique. Elle a été clairement prise en compte dans certaines villes pionnières, et ces actions s’étendent maintenant à l’échelle nationale et européenne. La posture de l’État : légitimer, accompagner La posture qui est prise au niveau national consiste à affirmer que l’État doit s’engager sur ce thème en premier lieu pour légitimer les politiques publiques locales, et pour souligner l’importance de développer une politique publique sur la marche. Cela est crucial pour des raisons de santé, de transition écologique et de qualité de vie. Le plan vélo et marche comprend en effet des premières mesures en faveur de la marche, dont certaines actions impliquant les professionnels de santé, portées par le ministère de la Santé, et le programme ID-Marche.
23 Rencontres nationales de la marche en ville - Reims, 9 et 10 novembre 2023 - Actes des journées
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