Actes des rencontres de la marche en ville 2023
Le plaisir de marcher au quotidien Frédéric Brouet, administrateur territorial, Président de la commission mobilités actives et du comité de la Marne de la FFRandonnée Mon témoignage s’appuie sur une double approche des déplacements contraints : ceux des élèves, ceux de ma propre expérience des migrations pendulaires. 1) plaisir pour les jeunes Quels sont les avantages à marcher quotidiennement pour les élèves ? - La marche favorise la socialisation, la construction d’un rapport réellement perçu et vécu à son environnement proche, l’engagement corporel, la responsabilisation, la relaxation pré- et post-scolaire, l’enrichissement émotionnel, la curiosité, la gestion du temps. - Les élèves sont, selon les études menées, plus calmes, plus détendus, plus attentifs quand ils se rendent à l’école, au collège ou au lycée à pied. - L’autonomie du déplacement permet de progresser sur l’acquisition des notions du code de la route. - La circulation automobile (source potentielle d’accident) autour de l’école, du collège ou du lycée à certaines heures de la journée y sera ainsi moins dense. - Réintroduire la marche pour les élèves permet de recalculer l’impact des déplacements carbonés pour les parents à l’aune des éléments suivants : hausse des coûts du carburant, usure accélérée du véhicule, nuisance sonore, pollution de l’air, contribution au réchauffement climatique, stress du conducteur et de l’élève-passager… - La marche permet de lutter contre la sédentarité et ses effets nocifs : obésité, problèmes cardiaques, circulatoires, pulmonaires… Elle contribue à une bonne santé des élèves. Elle est aussi une préparation à l’éducation physique et sportive. - Cette participation individuelle et concrète contribue à l’effort collectif sans cesse prôné en matière de protection de l’environnement. C’est une action citoyenne simple mais efficace et directement perceptible. - Marcher demande peu : une paire de chaussures, un effort limité dans le temps et modeste par les faibles dénivelés et distances à parcourir. Le vélo est une autre pratique, très bonne elle aussi, de la mobilité scolaire. Mais le vélo requiert des apprentissages plus techniques et il est moins favorable au lâcher-prise que la marche. Comment rendre cette marche quotidienne possible et l’encourager ? Des dispositifs existent déjà pour le primaire : bus pédestres, carapattes, trottibus, pédibus… Mais ils sont contraignants. Plusieurs parents ou adultes doivent encadrer systématiquement le convoi. Le tracé est nécessairement linéaire et les horaires sont stricts. La répétitivité de l’exercice le rend peu durable. Dans bon nombre de communes, la morphologie de l’espace urbanisé permet une mobilité pédestre assez facile à mettre en œuvre. D’autant plus facile que l’établissement scolaire est proche. L’opération se doit d’être menée en accord entre la commune et la direction de l’établissement. Elle requiert une information claire en amont des parents et des élèves avec des supports adaptés et en lien avec les acteurs ou associations motivées pour une mise en œuvre d’un plan de déplacement en établissement scolaire (PDES).
15 Rencontres nationales de la marche en ville - Reims, 9 et 10 novembre 2023 - Actes des journées
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